La crise du lait en sachet persiste dans plusieurs wilayas du pays, depuis le début de l’année. Le calvaire des ménages est loin d’être terminé. Saignés à blanc par les différentes hausses des prix à tous les niveaux, les citoyens font face à une pénurie de lait en sachet qui s’installe dans la durée.
A cela faut-il ajouter la hausse du prix des autres produits laitiers. Face à cette pénurie du lait en sachet, c’est le consommateur qui en paye le prix. Ce dernier est à la merci des épiciers. Le lait en poudre, boîte de 500 gr, est passé de 280 DA à 340 DA. Ainsi, dans les magasins de la capitale, le prix du lait en boîte « Candia », demi- écrémé, est passé de 70 DA à 100 DA. Aussi, les prix des produits laitiers ont été également revus à la hausse. Certains yaourts sont cédés à partir de 30 DA au lieu de 25 DA, il y a quelques jours. Ceux qui étaient vendus à 20 DA sont passés à 25 DA et ceux cédés à 15 DA sont vendus à 18 DA depuis le 1er janvier.
Seul le lait en sachet subventionné par l’État qui n’a pas subi d’augmentation, mais, ce produit demeure toujours introuvable. Les ménages, dont le pouvoir d’achat est en constante érosion, et ce, depuis plusieurs années, sont contraints de supporter ces augmentations en attendant la réaction des autorités concernées. Le ministère du Commerce vient d’ouvrir une enquête pour déterminer les « vraies » raisons de la pénurie du lait pasteurisé en sachet.
« Le ministère va enquêter sur les vraies raisons à l’origine de cette crise suite à une polémique entre l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) et les différentes laiteries », a indiqué Ait Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère. Les laiteries estiment que ces perturbations sont dues au fait que l’Onil a diminué les quotas habituels de poudre de lait qu’il distribue aux laiteries alors que l’office affirme que le problème se pose au niveau de la distribution dans ces unités. « Toutes les laiteries, publiques ou privées, reçoivent leurs quotas normalement sans aucune restriction et cela depuis trois ans. Il n’y a aucun dysfonctionnement », affirme, de son côté, le directeur général de l’Onil, Fethi Messar. L’Office a déjà « confirmé les achats de poudre de lait pour six mois, ce qui va permettre d’assurer les approvisionnements jusqu’au ramadhan 2014 », souligne encore ce même responsable en ajoutant qu’il n’y avait aucune raison pour l’Onil de réduire ses quotas. Le même responsable a expliqué que « les laiteries reçoivent leurs quotas selon les conventions qu’on a signées et selon le programme de répartition de la poudre de lait arrêté par le comité interministériel créé par le ministère de l’Agriculture ». A noter que les prix de la plupart des fruits et légumes et produits alimentaires de première nécessité connaissent une flambée qui dure depuis des jours. Le ministre explique cette flambée par la règle de l’offre et de la demande et aux fluctuations des prix sur le marché international. Des explications qui sont loin de résoudre cette énième envolée des prix qui pénalise les petites bourses. La spéculation et l’avidité du gain sont les principales causes de ces augmentations fréquentes sans fondement. A cela s’ajoute l’absence totale des structures de contrôle et de régulation du marché. Depuis des années, les pouvoirs publics bercent le citoyen en lui promettant la mise en place de mécanisme de contrôle des prix, mais, le citoyen lambda, ne voit rien venir. Juste des promesses !
Par Louiza Ait Ramdane