Le ministère du commerce consacre un atelier au Phénomène: Quelle stratégie pour l’économie informelle ?

Le ministère du commerce consacre un atelier au Phénomène: Quelle stratégie pour l’économie informelle ?

Le ministère du Commerce organise aujourd’hui un atelier pour un projet de recherche sur l’économie informelle au siège de la Safex. Tous les aspects liés à cette problématique seront ainsi abordés par les spécialistes.

Les concepts, les modes opératoires et les impacts de ce secteur parallèle seront entre autres questions qu’examineront les participants à cette rencontre. Le premier chantier auquel doit s’attaquer le département que dirige par intérim le ministre de l’Habitat a trait au registre du commerce (RC).

Le constat à ce propos est on ne peut plus amer. Des RC trafiqués, scannés ou loués sont actuellement en circulation sur le marché. D’où, la décision d’informatiser ce document en mettant en place un RC électronique. Il l’a promis pour le premier trimestre de l’année en cours. Selon lui, ce projet fait face à des blocages bureaucratiques qui ont retardé sa concrétisation. Il est vrai qu’avec l’informatisation du RC, beaucoup de faux opérateurs seront débusqués.

Un fichier national des fraudeurs pourrait même être créé.

Mieux, les détenteurs de RC seront identifiés et leur situation fiscale connue avec l’élaboration de la carte d’identité biométrique. Les observateurs de la scène économico-commerciale estiment que le ministère du Commerce a jusque-là échoué dans l’opération d’éradication du marché informel. Pour eux, une telle action d’envergure ne devrait pas se faire en recourant à l’intervention systématique des services de police et à l’interdiction des points de vente informels. Il faudrait au préalable éliminer les causes à l’origine de ce marché.

Des organisations proposent un certain nombre de solutions contre ce phénomène qui gangrène l’économie nationale. Il est urgent, selon eux, d’accélérer la mise en place d’un réseau national de distribution qui devrait être composé de 30 marchés de gros, de

800 autres de détail et 1 000 unités (marchés) de proximité. Contrairement à ce qu’avance la tutelle, à savoir l’achèvement du réseau à 100%, le taux de réalisation des marchés n’a, apparemment, pas dépassé 30%. Autre solution suggérée concerne l’interdiction aux producteurs nationaux et aux importateurs de commercialiser leurs produits dans les points de vente informels.

Ce qui va à coup sûr dissuader les revendeurs sur ces espaces commerciaux illicites. Il y a lieu, également, de mettre un terme à la bureaucratie qui cible l’administration aux niveaux central et local. Ce fléau freine toute tentative d’éradiquer l’informel et d’organiser les marchés. Il faut promouvoir, pour cela, le rôle économique des collectivités locales, notamment les APC. L’on recense 1 500 points de vente informels à travers le territoire national. Ce qui fait dire à certains experts que le ministère du Commerce n’en a éliminé jusque-là que 25%.

Il est impératif, avouent-ils, de décharger les APC de la gestion des marchés et de la confier à des établissements à caractère industriel et commercial (Epic). La désorganisation dont ont fait preuve les marchés de gros de fruits et légumes et/ou d’alimentation générale a donné lieu à des pratiques illicites dont la spéculation et les situations de monopole. L’autre suggestion efficace pour la lutte contre ce fléau économique a trait au paiement par chèque pour toute transaction dépassant un certain montant. Le chèque et la facturation devraient être généralisés à tous les créneaux d’activités commerciales.