Bon an, mal an, les services spécialisés du ministère du Travail établissent jusqu’à 30 000 PV pour infraction à la législation du travail : travail au noir, excédent d’heures travaillées, utilisation de mineurs dans des tâches inadaptées, rémunération insuffisante, discrimination, connivence et complaisance dans les recrutements, personnel non déclaré à la sécurité sociale, manquements sur les cotisations et les déclarations, etc.
Ce sont là autant d’éléments qui ont poussé à une intervention de la part des inspections de travail, dotées, aujourd’hui, de larges prérogatives pour sévir contre les mauvais employeurs.
Les déclarations faites, hier, par le ministre du Travail, Tayeb Louh, à la réunion régionale d’évaluation de l’action des Inspections du Travail, donne d’autres indications plus alarmantes encore : 152 000 PV pour infraction à la législation du travail ont été dressés en 2012.
C’est, donc, une augmentation dangereuse de l’ordre de 47% qui a été enregistrée.
De toute évidence, il ne s’agit pas d’une statistique exhaustive mais uniquement de résultats consécutifs à des interventions directes de la part des Inspections du travail au niveau d’entreprises publiques ou privées.
Dans le détail, ce sont 19 580 interventions qui ont été opérées dans le secteur public et 171 655 dans le secteur privé, national et étranger. Plus de 5 000 travailleurs n’étaient pas en règle vis-à-vis de la législation. Le ministère du Travail a constaté que 97% des travailleurs recrutés dans le Sud l’ont été hors des wilayas de leur installation.
En termes clairs, une bonne partie des tensions au Sud, concernant le travail, a été générée par des infractions à la législation du travail. Cela tombe presque à pic pour justifier les turbulences intervenues à Ouargla et au Sud, de manière générale. Mais, en fait, le mal est plus profond, plus ancien aussi.
Les travaux au niveau des grands projets de barrages, d’autoroutes ou de lignes de tramway ont engendré de la main-d’œuvre à bas prix et généré des postes de travail pour les jeunes, or, c’est justement dans ces secteurs que le plus grand nombre d’infractions à la législation du travail a été enregistré.
Par Fayçal Oukaci
