La tutelle justifie le report de l’opération par le refus de certains élèves d’assister aux cours de rattrapage que les enseignants sont prêts à assurer.
Bonne nouvelle pour les enseignants qui ont pris part à la grève des trois syndicats, Unpef, Snapest et Cnapest. Le département de Baba Ahmed vient de décider du gel des ponctions salariales. Une instruction dans ce sens, signée par le chef de cabinet au MEN, a été adressée le 1er mars aux différentes Directions de l’éducation. Le document portant le numéro 447 invite les différentes DE “à reporter l’exécution des procédures énoncées dans la circulaire 104 à une date ultérieure”. Le chef de cabinet justifie le recours du report des ponctions sur les salaires des enseignants grévistes par l’absence de compromis entre les enseignants et les élèves. “Les enseignants étant disposés à rattraper les cours perdus alors que certains élèves refusent d’y assister.
” La circulaire d’Abdelmadjid Hadouas insiste, par ailleurs, sur l’application des mesures énoncées dans les deux autres circulaires portant les numéros 51 et 52 relatives aux orientations sur le rattrapage des cours dans les différents paliers. La décision du département de Baba Ahmed est intervenue quelques heures après la montée au créneau du Snapest qui a dénoncé justement les ponctions salariales que les Directions de l’éducation s’apprêtaient à opérer.
Le syndicat a demandé aux enseignants concernés de “ne pas assurer les cours de soutien ou de rattrapage et de se contenter des tâches pédagogiques quotidiennes”, et ce, en réponse à ce qu’il a qualifié de “représailles et d’atteinte aux droits des grévistes”. Le syndicat s’est également tourné vers le ministre chargé de la Réforme du service public pour régler cette question. Il faut rappeler que le ministre de l’Éducation nationale s’était engagé à rembourser les ponctions salariales aux enseignants qui assureraient la récupération des cours perdus. À signaler, enfin, que conformément à la réglementation, les ponctions des journées de grève ne peuvent se faire sans négociation avec les partenaires sociaux concernés.
La loi prévoit même l’élaboration d’un échéancier pour éviter que les prélèvements ne s’effectuent en une seule fois, surtout lorsqu’il s’agit de plusieurs jours d’arrêt de travail. Ce que la tutelle n’a pas respecté en ordonnant, selon le Snapest, la ponction de 16 jours en un seul mois. Une opération qui aurait largement pénalisé tous les travailleurs qui ont répondu à l’appel de leurs syndicats.
M. B