Les 3 180 candidats fraudeurs, qui risquent une exclusion de 3 à 5 ans, peuvent introduire à travers leur établissement scolaire ou les Directions de l’éducation “une demande de révision et de confirmation”.
Le brûlant dossier de la fraude collective au bac 2013 a focalisé les débats et les interrogations, hier, au siège du ministère de l’Éducation nationale, lors du traditionnel point de presse consacré aux résultats des examens du BEM et du bac. Au moment où de nombreux fraudeurs manifestaient dans les rues de la capitale pour réclamer indulgence, voire clamer leur innocence, leur sort se “décidait” au département de Baba Ahmed lors de cette rencontre avec la presse. En effet, le seul moyen de recours qui peut probablement calmer les candidats fraudeurs qui ne se sont aperçus de leur grosse erreur qu’à la proclamation des résultats officiels, est d’introduire “une demande de révision”. C’est ce qu’a révélé, hier, le premier responsable de l’Onec, soutenant que “les candidats fraudeurs qui ont des doutes peuvent introduire une demande de révision et de confirmation par le biais de leur établissement ou la Direction de l’éducation dont dépendent leur lycée. Mais, attention ! ceci ne peut s’apparenter à un recours car il ne s’agit, insiste M. Salhi, que d’une demande de révision et de confirmation”. Autrement dit, l’office ne fera que démontrer et prouver aux candidats sanctionnés les preuves de la triche. Le responsable de l’Onec et le chef de cabinet de la tutelle, qui ont animé le point de presse, sont formels. Les cas de triche qui s’élèvent à 3 180 à travers 6 wilayas du pays, dont la capitale, “sont avérés et bien étudiés”. Les conférenciers en veulent pour preuve la procédure d’examen et d’étude de ces cas avant que la triche ne soit avérée et approuvée par la commission de délibération. “Les cas de fraude ont été étudiés conformément à la réglementation régissant l’épreuve du bac et sur la base des rapports établis par les surveillants, les observateurs, les chefs de centre…” Mieux, “nous les avons étudiés au cas par cas et salle par salle”, insiste encore le directeur de l’Onec, révélant que “même le parcours du candidat fraudeur a été étudié”. “Il y a eu corrélation entre le parcours du tricheur pendant l’année et les notes obtenues au bac”, ajoute, de son côté, le chef de cabinet du MEN.
Question : y a-t-il d’autres complices ? Qu’en est-il de ces enseignants pointés du doigt par certains candidats ? “Nous n’aurons malheureusement pas de réponse. Le chef de cabinet se contentera de ré-expliquer les procédures de l’étude de la triche.” Et d’assurer que “les cas ont été étudiés minutieusement dans un cadre légal et transparent”. Et puis, “tant qu’il n’y a pas de preuve officielle, cela reste de simples spéculations”.
Que compte faire la tutelle face à la montée de la révolte des tricheurs ?
Face à la colère et la déception du moment, la tutelle restera logique et se basera sur les lois régissant l’organisation des examens. Cette loi leur accorde le droit de la révision. La commission le fera. Pour le directeur de l’Onec, “l’affaire a été gonflée par certains médias qui lui ont donné des proportions qu’elle ne mérite pas”. Les raisons ? Le phénomène de la triche existe depuis toujours et existera encore, mais il ne concerne cette année que 0,56% candidats. Il a eu lieu dans 11 centres d’examen sur 1 928 et dans 163 salles sur les 31 252, soit 0,52% de salles d’examen et dans 6 wilayas uniquement. Lesquelles ? “Nous ne pouvons donner les noms des candidats et les wilayas concernées en plein point de presse”, justifie le chef de cabinet du MEN.
Baisse du taux de réussite au bac (44,78%) et du BEM (48%)
Pour revenir aux chiffres des résultats, les statistiques révèlent une baisse sensible des taux de réussite au bac et au BEM. Ce dernier, caractérisé l’an dernier par l’arrivée des deux cohortes de la réforme a dégringolé de 72,10% en 2012 à 48% cette année. 752 lauréats ont décroché la mention “excellent” et 10 596 la mention “très bien”. Fait nouveau : 2 536 admis ont eu 20 sur 20 dans certaines matières. Pour ce qui est du classement, Jijel arrive en tête avec 67,66% et la dernière du classement, Tamanrasset avec seulement 22,51% de réussite.
Pour ce qui est du bac dont le taux de réussite est de 44,78%, la wilaya de Tizi Ouzou est classée première avec 60,95% et la dernière Adrar avec 28,05%. 51 023 ont décroché le bac avec mention : 1 214 mentions “très bien”, 5 “excellent” et 4 768 ont eu
20 sur 20 dans certaines matières. La meilleure moyenne est de 18,45 obtenue par une lauréate de Mascara.
L’évaluation des résultats se fera par des experts
Traditionnellement, l’évaluation des résultats se fait lors du même point de presse, mais cette année la tutelle a décidé de confier l’étude et l’examen des raisons de la variation des taux de réussite à des experts et autres spécialistes qui les débattront au sein d’une conférence nationale. Cela dit, cette variation existe depuis des années et dans les systèmes éducatifs, a précisé le directeur de l’Onec.
M B