La Sotracov commercialisera ses viandes à 460 DA/kg le bovin, et à 650 DA/kg l’ovin.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) semble bien préparé pour affronter les divers problèmes qui surgissent chaque année durant le mois de Ramadhan. Le Madr a mis tous les moyens nécessaires pour éviter la pénurie des produits de large consommation et la flambée des prix et garantir aussi une meilleure régulation du marché pendant le mois sacré. Les tarifs des produits agricoles, pendant ce mois, seront abordables.
Les fruits, les légumes, les viandes et les laitages seront disponibles en quantités largement suffisantes. Les fruits et les légumes de saison seront les plus disponibles. La Société de transformation et de conditionnement des viandes (Sotracov) compte contribuer à l’équilibre du marché. Elle mettra, durant le Ramadhan, 10 000 tonnes de viandes dont 6 000 tonnes bovines d’importation et 4 000 tonnes ovines locales congelées.
Outre son réseau de distribution, composé de 300 points de vente à travers 40 wilayas, cette société a chargé ses trois pôles d’Alger, de Skikda et d’Oran de convaincre un maximum de franchisés entre grossistes, demi-grossistes et détaillants pour commercialiser ses produits. Pour cela, ces adhérents n’ont qu’à formuler une demande de franchise pour vendre les viandes de la Sotracov. Ils doivent, cependant, s’engager à respecter un cahier des charges déjà établi, et les prix à la consommation préalablement fixés par l’entreprise. La Sotracov escompte attirer plus de 200 adhérents dans cette opération. Ces derniers doivent commercialiser les viandes à des prix intéressants, soit 460 DA le kilogramme de viande bovine et 650 DA le kg de viande ovine. Ce sont, en fait, explique M. Zefzef Djahid, P-DG de Sotracov, les prix qui seront pratiqués par l’entreprise durant le mois sacré.
Il faut préciser que l’offre nationale en viandes est estimée à 360 000 tonnes/an, ce qui amène à une consommation moyenne mensuelle de 30 000 tonnes. “Injecter plus de 10 000 tonnes, soit le tiers de la consommation sur le marché, c’est déjà beaucoup, ce qui rendra les prix intéressants et garantira l’équilibre du marché”, souligne M. Zefzef. Pas moins de 22 000 tonnes de viande rouge ont été importées depuis janvier par des opérateurs publics et privés. Plus de 14 000 taurillons de boucherie ont été aussi importés, soit un apport de quelque 3 000 tonnes de viande fraîche. Le poulet congelé, produit localement, sera vendu, quant à lui, à 250 DA le kilo dans les 286 points de vente répartis sur les 48 wilayas du pays. Le but recherché à travers cet approvisionnement n’est pas de casser les prix mais de réguler le marché.
Vers une production de 5,2 millions de litres de lait en sachet
Sur un autre registre, “environ 130 000 tonnes de tomate, 48 000 tonnes de courgette, 11 000 tonnes d’haricot et 26 000 tonnes de laitue, seront mises sur le marché, durant le mois sacré”, a précisé le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère de l’Agriculture, Youcef Redjam Khodja, sur les ondes de la Radio Chaîne III.
Pour le lait pasteurisé, conditionné en sachets, le ministère de l’Agriculture a revu à la hausse de 15% les quotas de poudre au profit des transformateurs, pendant le Ramadhan. Cette mesure vise à porter la production de lait pasteurisé en sachets à 5,2 millions de litres/jour contre 4,5 millions de litres/jour actuellement. Pour ce directeur, “il faut ajouter à cette poudre de lait, un apport de 1,3 million de litres de lait cru par jour”. Et d’ajouter : “50 millions de lait cru sont collectés chaque mois à travers tout le territoire national.” Cela permet un apport de 30% dans la production globale.
La hausse des quotas des minotiers à hauteur de 10% vise, également, à augmenter la production des produits dérivés du blé. “Les 152 transformateurs implantés à travers l’Algérie produisent 110 000 quintaux de semoule par jour. 160 000 quintaux de farine par jour sont destinés à la fabrication du pain”, affirme M. Redjam. La régulation du marché des produits agricoles se fait, faut-il le souligner, à travers le Syrpalac qui consiste à stocker les surplus de production quand il s’agit de certains produits locaux de saison comme la pomme de terre, l’ail, l’oignon et les céréales issues de la production nationale. Il s’agit, également, de constituer des stocks par l’importation de quantités supplémentaires en céréales et en poudre de lait.
Outre la protection du pouvoir d’achat des consommateurs, le Syrpalac vise à protéger les revenus des agriculteurs et à rationaliser les importations. Une chose est certaine : optimiste et rassurant, M. Redjam soutient que pendant le mois de Ramadhan, les pouvoirs publics ont pris toutes les dispositions nécessaires pour parer à toute mauvaise surprise. Reste à savoir si ces multiples promesses seront tenues et feront baisser un tant soit peu l’appréhension des citoyens quant à la flambée des prix et à la disponibilité des produits agricoles…