Le ministère de la santé rassure, les spécialistes s’inquiètent: sommes-nous à l’abri du virus Zika?

Le ministère de la santé rassure, les spécialistes s’inquiètent: sommes-nous à l’abri du virus Zika?

Les autorités algériennes confirment que toutes les mesures sont prises pour éviter la pénétration et la propagation du virus en Algérie.

La Colombie a attribué trois décès à des complications liées au virus Zika. Ailleurs, dans le même continent, à Porto Rico, le gouverneur a décrété l’état d’urgence sanitaire dans l’île des Caraïbes où 22 personnes ont été infectées, dont une femme enceinte. Et pour compliquer les choses, un institut scientifique brésilien a annoncé avoir détecté ce virus dans l’urine et la salive. Ces informations qui s’amoncellent font peur aux autorités sanitaires du monde entier, puisque le virus a déjà atteint l’Espagne et l’Italie.



L’épidémie prend considérablement de l’ampleur, au point où l’OMS a décrété le plan anti-Zika, le considérant comme «urgence de santé publique de portée mondiale». En Algérie, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, déclare qu’aucun cas n’a été enregistré, et précise que «la prévention est assurée de manière permanente au niveau de nos frontières et ce, même en l’absence d’une quelconque épidémie». Ceci étant, et se basant sur le principe de la prévention, le ministère de la Santé prend les devants et décide de réactiver le comité d’urgence chargé des arboviroses composé d’experts nationaux dans le domaine et d’experts de l’Institut national de santé publique et de l’Institut Pasteur d’Algérie, dans l’optique de se préparer aux éventuels développements de la situation et des risques de propagation. A cet effet, toutes les mesures ont été prises pour éviter ce risque «son comité d’urgence, continuera de suivre de près l’évolution de la situation épidémiologique dans le monde et prendra au fur et à mesure, si besoin, d’autres dispositions, conformément à celles du Plan national de préparation, d’alerte et de riposte aux menaces sanitaires à potentiel épidémique et aux urgences sanitaires de portée internationale» indique le communiqué du ministère. En outre, il est utile de rappeler que le virus Zika est transmis par piqûre du moustique tigre et provoque chez les adultes un état fébrile proche de celui de la grippe, alors que chez la femme enceinte, ce virus peut provoquer de graves microcéphalies sur le nouveau-né. Par ailleurs, les autorités algériennes confirment que toutes les mesures sont prises pour éviter la pénétration et la propagation du virus en Algérie, mais bien que le risque soit faible en Algérie, il n’est pas pour autant inexistant. Et pour cause, le Pr Abdelkrim Soukhal, chef du service épidémiologie à l’hôpital de Beni Messous, soutient que cet insecte est présent en Algérie, et que de ce fait la vigilance doit être maximale, d’autant plus que le traitement n’existe pas. Dans ce sens, le Pr Soukhal explique que la problématique réside dans la force de contamination de ce virus qui juste, à travers une piqûre sur une personne malade, le virus se transmet rapidement aux autres moustiques jeunes. Partant de ce constat, le Pr Soukhal préconise dans un premier temps l’éradication massive des plans d’eau stagnant, et les marécages, dans le but de diminuer le plus grand nombre de ce genre de moustiques. L’autre problématique qui pourrait également rendre la tâche du ministère plus difficile, reste incontestablement le facteur temps et température. Et pour cause, les températures presque estivales enregistrées ces derniers temps favorisent considérablement la prolifération de ces insectes. Pour les observateurs, il s’agit essentiellement de prévention, car jusqu’alors, les différents laboratoires travaillent toujours pour trouver un antidote, au moment où le virus ne cesse de se propager et risque d’atteindre tous les continents si les grands évènements programmés en février et en août, en l’occurrence, le Festival de Rio, et les Jeux olympiques sont maintenus. D’un autre côté, ils entrevoient une opération commerciale très fructueuse pour le premier laboratoire qui fabriquera le vaccin, comme cela a été le cas pour les épidémies du virus H1N1 et Ebola.