La corruption et le gaspillage sont des fléaux ravageurs qui minent la société et menacent ses fondements.
Considérée comme un fléau très dangereux qui menace les fondements mêmes de la société, la corruption a atteint des proportions telles que l’Algérie s’est vue dans l’obligation de revoir sa législation et de la durcir pour stopper l’hémorragie. Intervenant à l’occasion de la Journée mondiale contre la corruption, célébrée hier, Mokhtar Lakhdari, directeur au ministère de la Justice, a affirmé sans ambages que le seuil de tolérance est assez élevé.
Selon lui, «le corps social ne se défend pas assez contre la corruption.» Citant, à titre d’exemple, les crimes économiques qui étaient passibles de la peine de mort dans les années 1970, l’orateur a expliqué si certaines affaires ont traîné en longueur c’est parce que les experts n’étaient pas souvent tombés d’accord sur les peines et sur leur durée.
Persuadé que le plus important pour un juge, c’est de récupérer, d’abord, l’argent détourné ou volé, Mokhtatr Lakhdari reconnaît, cependant, que la réglementation en vigueur n’est pas parfaite et que l’Algérie peut faire plus en matière de lutte anticorruption, à condition que l’Etat protège les témoins comme cela se fait dans d’autres pays.
«L’Algérie planche, actuellement, sur la question pour assurer une protection aux témoins et les encourager à dénoncer la corruption d’où qu’elle vienne.» Le conférencier va plus loin, en proposant par exemple d’allouer une prime, en argent, à tout personne qui aiderait la justice à confondre ou arrêter des gens accusés de corruption. Répondant à une question sur les nombreux scandales qui ont ébranlé récemment l’Algérie et contre lesquels la justice ne s’est pas encore prononcée ou ne s’est pas autosaisie, le directeur des grâces au ministère de la Justice a confié que la question n’est pas aussi simple et que ce n’est pas sur une simple dénonciation ou sur des plaintes anonymes dont la plupart ne sont pas fondées que l’on arrivera vraiment à faire évoluer les choses.
Répondant à une autre question sur le classement de l’Algérie, Mokhtar Lakhdari réfute les accusations selon lesquelles l’Algérie ne fait rien en matière de lutte anticorruption. Il n’y a qu’à voir, dit-il, les rapports des ONG et surtout de Tranparency International dont la vision a changé et ne voit plus d’un mauvais oeil l’Algérie. Selon lui, la vision des pays européens a beaucoup changé ces dernières années et le mérite revient à nos ambassadeurs et nos missions consulaires qui font un excellent travail, en donnant une autre image de l’Algérie à l’étranger.
Prenant la parole à son tour, Tahar Abdellaoui, cadre au ministère de la Justice, à propos des négociations engagées entre l’Algérie et l’instance internationale chargée de la lutte contre la corruption, a indiqué que les négociations sont en cours. «Nous sommes en pleines négociations.
Une tierce personne est chargée d’évaluer nos progrès et les résultats seront connus dans 5 ou 6 mois.»