Le chroniqueur Saâd Bouakba s’est montré surpris par la réaction du Ministère de la Défense nationale à sa chronique paru vendredi dans le quotidien El Khabar et dans laquelle il évoquait l’audience accordée par le président Bouteflika au général Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major.
« Ma chronique n’est pas une diffamation contre l’Institution militaire pour qui j’ai un grand respect, mais un commentaire sur le communiqué du MDN qui a accordé plus d’importance aux funérailles du général Giap qu’à la situation sécuritaire qui est à mes yeux plus importante. D’un point de vue journalistique je considère cela comme une erreur, mais pas plus. C’est tout ce que j’ai voulu dire dans ma chronique et rien de plus ».
Vendredi soir, vers 23 h, le ministère de la Défense nationale avait publié un communiqué, repris par l’agence APS, dans lequel il s’étonnait de “l’acharnement de certaines plumes” sur l’Institution militaire. Le ministère de la Défense nationale s’est interrogé avec étonnement vendredi sur les causes ayant poussé “certaines plumes” à s’en prendre à l’Institution militaire.
Le ministère de la Défense “suit (…) la campagne tendancieuse menée par certaines plumes contre l’Institution militaire ces derniers temps” et “s’interroge sur les motifs d’une telle entreprise tout en condamnant ces méthodes médiatiques immorales”, indique le communiqué du ministère.
Il s’agit, selon la même source du contenu de la colonne “Noqtat Nidham” (Point d’ordre) du journaliste Bouokba, sous le titre “Avons-nous besoin d’une expertise internationale pour organiser des funérailles ?”, publiée dans le n° 7226 du quotidien “El Khabar”, paru vendredi.
Le communiqué considère que ce qui a été écrit par l’auteur de cette chronique “laisse transparaître un acharnement clair et une attaque manifeste contre l’Institution militaire, assortis de diffamation et de provocation à l’endroit des cadres de l’Armée nationale populaire (ANP), d’une manière totalement étrangère à la déontologie du métier de journaliste”.
La teneur de cette chronique “dénote d’une ingratitude envers les efforts et les sacrifices consentis par l’ANP pour rétablir et consolider la sécurité et la stabilité du pays et réaliser des résultats concrets que même l’ennemi ne saurait dénier”, poursuit la même source.
“Il s’agit, selon le ministère, de l’audience accordée par son excellence le président de République, au vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-major de l’ANP, au cours de laquelle il lui a fait un compte rendu sur la situation sécuritaire du pays et évoqué, par la même occasion, la participation de la délégation algérienne aux funérailles de l’ami de la Révolution algérienne, le général Vo Nguni Giap qui mérite toute la considération et la reconnaissance”. Le ministère de la Défense nationale “se réserve le droit de poursuites judiciaires”, conclut le communiqué du MDN.
Il y a lieu de relever ce qui s’apparente à un changement de ton dans la stratégie de communication de l’Institution militaire qui passe du statut de “grande muette” à une attitude ouvertement offensive. On se rappelle de sa réaction à la proposition de Mohamed Méchati, membre du groupe des 22 historique, dans laquelle il a exhorté l’ANP “d’agir vite face à la situation de vacance du pouvoir”, suite à l’hospitalisation du président Bouteflika. Plus proche de nous, son commentaire agacé dans le journal El Djeich, au sujet des lectures de la presse concernant les changements opérés par le président Bouteflika au niveau du Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
