Les dérives éthiques récurrentes constatées sur les plateaux de certaines chaînes de télévision privées, notamment dans le sillage de l’attentat terroriste qui a ciblé la rédaction de Charlie Hebdo, à Paris, n’ont pas interpellé le seul ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa. Premier concerné s’agissant des manquements à l’éthique professionnelle, son collègue de la Communication, Hamid Grine, pour sa part, n’est pas resté sans réagir. Dimanche, en effet, il a rendu Echourouk TV destinataire d’un rappel à l’ordre.
La correspondance, dont nous détenons une copie portant le numéro 045, invite, quoique de manière très soft, la direction de la chaîne à se prévaloir des valeurs éthiques
. “L’effort que vous déployez au quotidien dans la couverture des événements et les commentaires, à travers la parole et le débat, vous confère un rôle agissant auprès de vos téléspectateurs, malgré la nouveauté de l’expérience de l’audiovisuel dans notre pays. Et, pour la réussite de cette expérience et son renforcement, il convient de veiller au respect des règles professionnelles en matière d’audiovisuel, ceci en évitant d’user de styles qui agissent négativement sur ce dernier.
Votre chaîne restera un phare en matière d’information tant que vous veillez à éviter, dans vos programmes, d’attiser les causes de la fitna (…)”, est-il mentionné courtoisement dans la missive. Le ministère de la Communication s’est retenu de mettre en garde contre une éventuelle récidive. L’on sait d’ailleurs que le ministère de la Communication avait déjà réclamé des chaînes de télévision privées d’observer les règles de l’éthique professionnelle. C’était à la veille de l’élection présidentielle d’avril 2014. Cinq chaînes de télévision avaient alors été concernées par la recommandation. Depuis, certaines d’entre elles ont donné plusieurs fois des motifs pour les épingler. Un appel au meurtre d’un journaliste-écrivain y a même été diffusé. Son auteur, un salafiste de triste réputation, a continué à prêcher la haine sur les mêmes plateaux sans être inquiété par la justice.

S. A. I.