L’ancien premier ministre annonce l’ouverture au public du métro d’Alger, après vingt ans de péripéties, et fait le point sur les relations économiques franco-algériennes.
Chargé en novembre, par Nicolas Sarkozy, d’une mission pour la relance des relations économiques entre la France et l’Algérie, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a reçu pendant deux jours à Paris son interlocuteur algérien, le ministre de l’industrie, des PME et de la promotion de l’investissement, Mohamed Bennmaradi. Il fait le point pour Le Figaro sur l’avancement des discussions.
– Où en est le projet de métro d’Alger ?
Jean-Pierre RAFFARIN- Le projet de construction d’un métro qui remonte à plus de vingt ans a connu de nombreuses péripéties. Le dernier blocage remontait à l’an dernier avec un conflit financier entre Vinci-Siemens et l’Entreprise métro d’Alger (EMA). Les travaux étaient à l’arrêt, ils viennent de reprendre et je peux vous annoncer que le chantier sera ouvert au public avant la fin de l’année, tout comme sera mis en service le tramway de la société Alstom qui va couvrir 24 kilomètres. 1 100 personnes sont au travail.
Jusqu’à présent, les Algérois avaient le sentiment d’être les victimes d’un conflit financier. Désormais, les parties ont la volonté d’aboutir au plus vite. Cette réalisation aura un impact sur la vie quotidienne d’une population qui aspire à une amélioration de ses conditions de vie. Elle est un signal de notre coopération économique et sociale.
Où en sont les autres dossiers phares dont vous avez la responsabilité ?
La mission que m’a confiée le président comprend douze dossiers économiques à relancer avec le gouvernement algérien. L’enjeu ? Ce sont des contrats qui devraient déboucher sur 30.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Je me suis rendu en novembre et en février à Alger pour faire avancer les discussions et je viens de recevoir M. Benmaradi.
On a beaucoup progressé sur l’usine Renault. La partie industrielle du projet est consensuelle, des rapprochements restent à intervenir pour achever la partie commerciale en particulier dans les domaines de la distribution et de la politique de soutien algérienne à l’industrie automobile. Il reste des arbitrages en attente dans le dossier des cimenteries Lafargue. Avec, Total il s’agit de créer une usine de vapocraquage d’éthane. C’est en bonne voie, mais les perspectives dépendent des capacités d’accès à l’éthane. L’objectif actuel est de définir un nouveau calendrier. Les dossiers Sanofi, saint-Gobain, Cristal Union, filière laitière, Macif et Alstom ont fait l’objet d’arbitrages favorables.
Une relance économique des relations franco-algériennes est-elle possible sans relance politique ?
Ma mission s’achève le 31 mai par un grand forum franco-algérien des PME. Le bilan définitif sera dressé à cette occasion mais il est clair que l’Algérie a fait preuve de bonne volonté pour développer des dossiers qui sont porteurs d’emploi. Cette coopération très concrète et très précise peut prendre à terme une dimension politique.