Le même scénario se répète le 22 de chaque mois Perception de la retraite, un rendez-vous de la dignité bafouée

Le même scénario se répète le 22 de chaque mois Perception de la retraite, un rendez-vous de la dignité bafouée

Hier matin, 22 du mois oblige, il y avait foule devant les différents bureaux de poste de la ville. En effet, un nombre incalculable de retraités carac tér isait les environs de ces lieux, très tôt le matin.

Pour encaisser leur modeste revenu, ces retraités se retrouvent, chaque mois, dans l’obligation de subir l’ humiliante chaîne humaine, ce qui a le don de titiller leur dignité d’hommes et de femmes âgés. «Je suis arrivé ici vers les coups de 7h00 du matin et j’ai été étonné de trouver du monde déjà avant moi.

La chaîne avance à pas de tortue, ce qui est loin d’ar ranger mon âge avancé», dira un retraité de 70 ans rencontré au bureau de poste de Haï El Badr. Ainsi, de nombreux ont pris d’assaut, très tôt le matin, les différents bureaux de poste et ce, afin de mettre toutes les chances de leur côté et encaisser ainsi leur pension avant le manque de liquidités. «Je n’ai plus un sou en poche et c’est pour cela que je suis venue tôt à la poste.

Mais apparemment, il va me falloir beaucoup de patience avant de pouvoir passer à la caisse», dira une vieille femme rencontrée dans ce même bureau de poste. Les retraités sont donc obligés de se soumettre à de longues heures d’attente, debout sous un soleil de plomb, chose qui est particulièrement contraignante.

En effet, ces personnes âgées s ouffrent généralement de maladies chroniques qui rendent leur attente particulièrement pénible et éprouvante. A cela s’ajoute l’humiliation à laquelle ces personnes sont exposées, vu qu’ils doivent se mettre en file indienne en plein milieu de la rue. «On pourrait croire que nous sommes en train de mendier, c’est en tous les cas l’image que l’on renvoie.

L es regards des passants sont tous tournés vers nous, ces derniers hochent la tête, éprouvant de la compassion voire de la pitié pour nous, alors que nous sommes là juste pour toucher notre retraite. Faut-il p our autant que l’on soient rabaissés de la sorte?», s’indignera ce retraité de 76 ans rencontré au bureau de poste d’Eckmühl. Ainsi la même consternation se lisait sur le visage de l’ensemble de ces retraités, lassés d’être soumis aux mêmes contraintes, à chaque 22 du mois.

Boulanger, Eckmühl, Miramar, Haï El Badr ou encore Houha Mohammed, aucun bureau de poste ne semble avoir été épargné par l’afflux de retraités. Encaiss er leur pension est devenu un véritable fardeau pour ces personnes qui ne sont guère épargnées par différentes maladies. L e problème que rencontrent donc ces retraités, à chaque mois, a maintes fois été relaté dans nos précédentes éditions.

Leurs doléances et leurs contraintes ont été rappor tées dans leur moindre détail mais aucune solution n’est venue mettre un terme à leur calvaire. Pourtant ces retraités souhaiteraient vivement que leurs doléances soient prises en considération et que des solutions concrètes soient apportées et ce, afin de transformer ce jour de paie en un jour beaucoup moins contraignant.

Belouzaa Adjila