Le laboratoire pharmaceutique Lad-Pharma envisage sérieusement de produire en Algérie le facteur de croissance épidermique humain recombinant FCE lyophilisé, injectable, Heberprot-P, destiné au traitement de l’ulcère du pied diabétique.
Son partenaire cubain, le Centre d’ingénierie génétique et de biotechnologie, fabricant de ce médicament, est prédisposé à effectuer ce transfert technologique et venir investir dans notre pays pour peu que les pouvoirs publics l’encouragent et expriment leur intérêt. “Notre partenaire cubain est prêt à investir en Algérie, mais souhaite plus de garanties et d’encouragement de la part de l’État afin que le projet aboutisse, soit rentable et connaisse une réussite”, expliquera à ce sujet, le Dr Djebbar Abdelkrim, P-DG de Lad Pharma, au cours d’un point de presse qu’il a animé en marge d’un séminaire organisé hier par son laboratoire. Pour lui, c’est un investissement lourd qui nécessite un financement conséquent, des formations au profit du personnel au sein des structures de santé… “Heberprot-P est disponible chez nous en quantités suffisantes. Nous sommes en mesure de répondre à toute la demande nationale pour ce produit”, indiquera le Dr Djebbar. Il n’est distribué et utilisé pour le moment que dans les structures hospitalières. Son efficacité a été vérifiée dans les hôpitaux où des professeurs et médecins confirment les résultats plus que satisfaisants remarqués sur les malades atteints de l’ulcère du pied diabétique. Il se présente désormais comme une véritable alternative à l’amputation du pied, considérée jusque-là comme une fatalité. Grâce à ce traitement, plus de 700 pieds diabétiques ont été sauvés de l’amputation et 3 000 autres de la gangrène au CHU de Bab El-Oued. Présent à cette rencontre, le président de la Fédération nationale des diabétiques, M. Boucetta, avertit patients et responsables des traitements du diabète sur la base des plantes. “C’est du charlatanisme”, dira-t-il, avant d’ajouter : “Tout produit pharmaceutique qui n’obtient pas une autorisation de mise sur le marché de la part du ministère de la Santé et contrôlé et analysé par le laboratoire national, est pour nous un médicament douteux.” Quant à l’existence sur le marché d’une pommade produite à base de cire d’abeille qui, selon ses vendeurs, soigne l’ulcère du pied diabétique, M. Boucetta lancera : “C’est un danger pour les diabétiques. Et j’assume mes propos.” De source médicale, entre 5% et 10% de diabétiques souffrent de lésions au pied. Les atteintes au pied (complication du diabète) constituent 10 à 20% des motifs d’hospitalisation au service de diabétologie. Il est recensé aussi que de 10 à 30% des diabétiques avec ulcère voient leur état progresser au stade de l’amputation. Dans le monde, toutes les 30 secondes, un pied est perdu à cause de la gangrène. Heberprot-P stimule la granulation et la réépithélisation des ulcères diabétiques, réduit le nombre de débridements chirurgicaux, des interventions et les récidives. C’est une injection intra et péri-lésionnelle à raison de 3 fois par semaine pour une durée de 5 à 8 semaines de traitement maximum.
B K