Les lois sur les investissements étrangers en Algérie sont de plus en plus « cadenassées », mais la tentation provoquée par l’imposant plan quinquennal de développement lancé par le gouvernement est grande.
Les opérateurs étrangers intéressés par des parts d’un marché tout de même très convoité, tentent de comprendre par quel bout s’y prendre.
C’est autour de cette problé matique que les patrons français vont organiser le 8 novembre prochain à Paris une réunion du Conseil des chefs d’entreprises France-Algérie. «Mieux comprendre les nouvelles dispositions introduites par la loi de finances complémentaires 2010» et «identifier leurs implications concrètes pour les entreprises»
Deux thèmes bien définis pour une rencontre qui réunira des représentants des institutions et du patronat des deux pays afin, pour les uns, de mieux expliquer les tenants et aboutissants de la nouvelle réglementation liée aux investissements, et, pour les autres, d’assimiler les changements intervenus dans la politique économique de l’Algérie.
Ainsi, en plus des chefs d’entreprises des deux pays qui prendront part à cette rencontre, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, et le Chef de Service Economique à Alger, Marc Bouteiller seront présents aux débats. La réunion interviendra un an après la visite en Algérie de Laurence Parisot, Présidente du Medef et à quelques jours de la venue à Alger de Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier ministre français a été chargé par Nicolas Sarkozy d’une mission sur la coopération économique entre la France et l’Algérie et le développement des investissements dans les deux pays.
Elle intervient également au lendemain de la nomination de deux coordonnateurs de la relation économique bilatérale, Jean-Pierre Raffarin et Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des Investissements. A travers son initiative, le MEDEF veut montrer que, malgré tout, il ne veut pas tourner le dos à un marché traditionnellement favorable aux entreprises françaises, bien que la concurrence commence à faire rage, avec la présence d’opérateurs chinois, américains, italiens et allemands.
Préserver les parts de marché des sociétés françaises est donc le mot d’ordre des patrons français. « L’Algérie a accumulé des réserves de changes de 150 milliards de dollars et réussi à s’affranchir de sa dette externe, ce qui a rendu possible le lancement de trois plans consécutifs de soutien de la croissance par l’investissement, dont 150 Milliards dollars sur la période 2010-2014 », insiste d’ailleurs l’organisation patronale française.
Cette politique d’investissements publics a ainsi permis à la croissance hors hydrocarbures du pays de s’élever à 9,2% en 2009 et de se stabiliser à 6% en 2010, d’après les prévisions du ministère des Finances, indique encore le MEDEF international. Une manière de rappeler que les opportunités d’investissements en Algérie sont toujours importantes.
La dernière visite de Laurence Parisot en Algérie remonte au 22 novembre 2009. A l’époque, la patronne française avait affirmé que « les mesures contenues dans la LFC 2009 sont légitimes et incontestables et n’entament en rien le souhait des entreprises françaises de développer davantage le courant d’affaires entre les deux pays». Le Medef rappelle à ce propos, les principaux axes de la nouvelle réglementation relative aux investissements étrangers en Algérie.
« Après avoir annoncé une nouvelle tendance économique en 2009, la loi de Finance Complémentaire 2010 confirme un retour au nationalisme économique avec quelques mesures phares comme la taxation des surprofits réalisés par les entreprises dans les secteurs hors hydrocarbures, l’obligation d’investir en Algérie pour les bénéficiaires des marchés publics, ou l’introduction d’une possible rétroactivité de la loi de répartition du capital entre les investisseurs », souligne-t-elle dans son communiqué. Le débat va certainement permettre de remettre dans leur contexte les critiques soulevées à l’égard des lois sur l’investissement par les partenaires étrangers du pays.