Jean-Luc Lubin, secrétaire général du Medef Guadeloupe, a estimé dimanche que l’ancienne candidate à l’élection présidentielle Ségolène Royal « est très très mal placée pour venir mettre de l’huile sur le feu » en Guadeloupe et lui a recommandé de « se casser ».
« Dans la situation actuelle, Mme Royal est très très mal placée pour venir mettre de l’huile sur le feu, aujourd’hui on a besoin de sérénité dans ce pays et non pas de politiciens arrivistes, qui viennent nous donner des leçons » et « nous dire ce qui est bon, ce qui n’est pas bon », a déclaré M. Lubin à l’AFP.
« Maintenant çà commence à suffire cette affaire là, maintenant si elle n’a rien à dire, qu’elle se casse, çà commence à bien faire cette affaire là », a ajouté le responsable patronal.
« On n’a rien vu en Guadeloupe, donc qu’ils viennent pas nous raconter des histoires », a ajouté M. Lubin à l’égard des responsables politiques, affirmant à propos de Mme Royal qu’ »elle sera mieux en Poitou Charente qu’en Guadeloupe ».
Mme Royal, arrivée samedi en Guadeloupe, a demandé dimanche aux grands patrons d’accorder 200 euros d’augmentation aux salariés ainsi qu’aux PME avec l’aide de l’Etat, alors que les négociations entre le patronat et le collectif LKP doivent reprendre lundi.
« Ce qui manque c’est le geste des gros patrons qui se sont enrichis pendant des années sur le système néo-colonial », a affirmé Mme Royal, ciblant « deux gros patrons qui contrôlent la quasi-totalité des importations et de la grande distribution » mais sans vouloir les nommer.
« Il faut que ces grands patrons fassent un signe et donnent les 200 euros dès lundi matin » à la reprise des négociations, a-t-elle ajouté.
« Aujourd’hui, on a atteint un seuil extrêmement critique, un seuil limite », a-t-elle mis en garde tout en réfutant « être venue mettre de l’huile sur le feu ».
La députée socialiste Delphine Batho, proche de Ségolène Royal, a dénoncé lundi « la violence inouïe » de la déclaration du Medef.
Dans un communiqué, l’élue des Deux-Sèvres juge qu’après l’UMP, c’est donc au tour du syndicat des profiteurs de littéralement +péter les plombs+. Mais ne lui en déplaise, le Medef n’est pas propriétaire de la Guadeloupe ».
Pour Mme Batho, « tout cela est symptômatique de l’attitude d’un patronat qui, après avoir fait rappeler (Yves) Jégo à Paris, bloque ostensiblement toute sortie de crise ».
« Qu’attend l’UMP pour se désolidariser de ces extrémistes ? Pourquoi le gouvernement n’est-il pas aux côtés des salariés dans les négociations ? Pourquoi est-il physiquement absent et donne-t-il l’impression de jouer le pourrissement ? », s’interroge Mme Batho.
« Il est temps que la droite clarifie une fois pour toutes ses relations avec les quelques patrons qui asphyxient la Guadeloupe », estime la députée.