Le mausolée de cheikh Belhaddad à Seddouk-oufella: Sa gestion et son parrainage reversés à l’Etat

Le mausolée de cheikh Belhaddad à Seddouk-oufella: Sa gestion et son parrainage reversés à l’Etat

P160710-10.jpgSitué à 6 km à l’est de Seddouk, le mausolée constitue un véritable lieu de pèlerinage et tourisme, dont pourrait tirer largement profit la commune de Seddouk dont le besoin en structure hôtelière est plus que présent.

Le mausolée de cheikh Belhaddad, inauguré en juillet 2009, à Seddouk-Oufella, à 65 km au sud-ouest de Béjaïa va faire l’objet d’une procédure juridique et statutaire, destinée à reverser sa gestion et son parrainage à la direction de la culture de la wilaya. Cette mesure évoquée déjà en novembre 2015 par le directeur de la culture de la wilaya, vient d’être relancée, par le wali de Béjaïa qui, selon un communiqué de la cellule de communication, «a instruit le directeur de la réglementation de la wilaya afin de procéder à l’opération d’expropriation du terrain appartenant à la famille Belhaddad sur lequel est construit le mausolée du cheikh Belhaddad».

«Cette expropriation», ajoute le communiqué «va permettre de transférer enfin la gestion du mausolée vers la wilaya et la confier par la suite à la direction de la culture pour sa gestion». La décision a été prise par le wali de Béjaïa, après le constat d’une forte dégradation du monument, livré à lui-même faute de statut et de parrain nommément identifié et ce à la faveur d’une visite d’inspection sur le site. Pris en charge à titre bénévole par l’association cheikh Ahaddad, qui n’a pas les moyens de s’en occuper, et soumis à une double tutelle, les directions de la culture et des équipements publics, dont les compétences se sont neutralisées, le monument s’est retrouvé sans gestionnaire attitré et sans statut légal, d’autant que «le terrain qui lui a servi d’assiette n’a pas été régularisé à ce jour», a-t-on expliqué. C’est pourquoi cette dernière décision des autorités de la wilaya. Donation de la famille Belhaddad elle-même, le terrain en effet n’a pas été soumis à la procédure habituelle d’affectation et son versement dans le patrimoine public.

«La démarche aurait permis sa classification et la désignation d’un responsable pour sa gestion», a-t-il expliqué, notant que «la décision du wali va permettre de combler cette carence». Une instruction a été donnée à la direction de la réglementation de la wilaya d’évaluer le terrain, d’indemniser éventuellement les donateurs et de procéder à l’affectation du monument au profit de la direction de la culture, a-t-on encore précisé.

Le mausolée, a été construit à l’initiative du président de la République, qui a accédé au voeu du cheikh Belhaddad de son vivant, souhaitant être enterré à Seddouk. Il a été inauguré en 2009, dans le sillage du rapatriement alors vers Seddouk des ossements du cheikh depuis le cimetière de Constantine, où il a été enterré à sa mort le 29 avril 1874. Ce monument a été inscrit en 2009 sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’infrastructure fait office aussi d’un centre culturel d’envergure, qui compte, outre les tombes de cheikh Belhaddad et de ses deux enfants M’hend et El-Aziz, qui avaient pris une part active dans l’insurrection de 1871, une bibliothèque, des salles de lecture, et une multitude de salles d’exposition, dédiées à cette page emblématique de l’insurrection populaire contre le colonialisme. Il a été réalisé par l’Etat avec une enveloppe financière estimée à 21 milliards. Situé à 6 km à l’est de Seddouk, au village de Seddouk-Oufella, le mausolée constitue un véritable lieu de pèlerinage en l’honneur de «cheikh Belhaddad».