Le match-passion Algérie-Egypte interpelle les autorités suprêmes des deux pays : Ni guerre, ni paix ?

Le match-passion Algérie-Egypte interpelle les autorités suprêmes des deux pays : Ni guerre, ni paix ?
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Faut-il voir comme un signe du destin ces retrouvailles, très proches, entre l’Algérie et l’Égypte dans le concert du football ?

Quelles en seront alors les auspices ?

Éclairage incontournable comme pour mieux tisser la toile de fond : depuis la «guerre du Caire» les deux ambassadeurs respectifs des deux pays, rappelés suivant l’usage diplomatique en temps de brouille politique -ou de guerre- sont toujours aux abonnés absents de leurs chancelleries. Une troisième mi-temps a eu donc bien lieu sur le terrain politique avec comme ballon-carré ?- des non-dits exacerbant à la fin.

Si d’aucuns ont décelé à travers ce match d’un genre particulier, une autre victoire, politique celle là, dans l’attitude algérienne par rapport au gros splash des Moubarek and Moubarek, il reste que la situation menace subitement de pourrissement avec ce nouvel épisode du grand feuilleton footballistique des deux nations.

Entendre par là qu’il incombe désormais aux deux États, au nom de la raison politique même de sortir de l’ombre de la forme pour la clarté du fond.

Et le fond, depuis la rencontre du Caire, hier, à la veille de cette nouvelle rencontre qui intervient sur une plaie pas encore cicatrisée prend de plus en plus les allures de passions haineuses qui pourraient être incontrôlables.

Actuellement, le débat public sur les bords du Nil tourne autour du choix de l’échantillon des supporters à envoyer en Angola-d’entre « Baltagia » du 1er et deuxième degré, on s’en doute- ou de brigades paramilitaires spéciales. Le ton est donné, qui ne laisse aucun doute sur le crédo perverti «Make war, not foot».

En Algérie, c’est également la mobilisation pour aller soutenir les Verts.

Un acte somme toute légitime. Mais dans ces conjonctures, ô combien particulières, le fait conjugué à l’état d’esprit qui enveloppe le tout Misr laisse entrevoir des appréhensions certaines.

Une telle situation, aggravée par l’absence totale d’une franche sensibilisation, ici et là-bas et encore plus ici, a cette tare de donner une image quasi apocalyptique des paramètres qui président à une… simple rencontre de football en premier et dernier lieu.

En Égypte, les médias qui ont soit senti le danger, soit adhéré à de subtiles manoeuvres qui restent à découvrir, ont changé le fusil d’épaule et plaident pour une réconciliation qu’ils entendent promouvoir. À travers eux, c’est toute l’Égypte qui essaie, encore une fois, de se mettre en avant. Comme une sortie collective des 18 mètres pour nous placer en hors jeu.

Aux yeux de la FIFA, dont la Commission de discipline étudiera l’affaire Algérie-Ègypte dans les jours à venir. Mais il paraîtra malhonnête de ne pas accorder, dans l’absolu, un quelconque crédit à une telle initiative tendant à faire amende honorable ; d’autant que des voix sages et lucides ont toujours préconisé le calme et la mesure. Aujourd’hui, elles se font de plus en plus entendre.

En ce qui nous concerne, il est venu le moment de trancher le choix cornélien entre le retour à tous les plans et niveaux avec les Égyptiens ou alors la rupture définitive en mesurant avec soins toutes sortes de conséquences. Un tel questionnement nécessite l’éclairage du seul homme investi de la confiance de tout le peuple : le président de la République, en l’occurrence.

Le leitmotiv d’aujourd’hui est d’endiguer d’abord cette haine viscérale naissante et palpable chez les jeunes et dans la rue, et parfois moins jeunes, vis-à-vis de l’Égyptien.Car l’histoire, les valeurs et la grandeur de cette nation ne peuvent s’accommoder de ressentiments pareils.

De ce point de vue, l’algérien doit rester, en dépit de toutes vicissitudes, dans cette caste inaccessible aux petites âmes : la race des seigneurs !

N. B.