Le Maroc interdit le festival Migrant’scène de Tanger, les organisateurs dénoncent

Le Maroc interdit le festival Migrant’scène de Tanger, les organisateurs dénoncent

Les autorités marocaines ont interdit le déroulement à Tanger du festival Migrant’scène, un espace d’échanges autour de la question liées aux migrations, une décision dénoncée par « Le Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étranger-e-s et  migrant-e-s (GADEM), organisateur du Festival.

Le GADEM est ses partenaires marocains devaient organiser ce festival pour favoriser les rencontres, échanger et partager des réflexions autour des questions liées aux migrations, aux « confluences culturelles » et sur la situation spécifique du Maroc en tant que « carrefour migratoire ».

Cet organisme a, ces derniers mois, régulièrement dénoncé l’arrestation et les expulsions de migrants à Tanger, notamment dans un rapport intitulé « Coûts et blessures ».

Dans un communiqué, le GADEM dénonce cette interdiction « illégale », selon les déclarations faites par le Caïd (agent d’autorité) du 4ème arrondissement de Tanger.

« Aucune notification écrite ni verbale n’a été faite au GADEM, qui dénonce une atteinte irresponsable à la liberté d’expression et de création artistique », a indiqué le communiqué qui souligne que le Caïd a, notamment, déclaré qu’il ne tolérerait pas à Tanger les activités, selon ses dires, « d’une association gauchiste venue de Rabat, et qui attaque le gouvernement ».

Pour la GADEM, ces motifs « fallacieux » ne justifient « en aucun cas » l’interdiction d’une activité culturelle organisée par une association exerçant de « manière régulière », et qui a toujours respecté les procédures usuelles de déclaration.

Créé en 2006, le GADEM est une association de droit marocain. « Le GADEM agit avec responsabilité, dans le cadre de ses missions de monitoring, de suivi juridique et de plaidoyer, pour la défense des droits des personnes migrantes et étrangères au Maroc », a-t-on ajouté.

Il y a lieu de rappeler que depuis le mois de septembre 2018, le GADEM a lancé la campagne d’alerte Coûts Et Blessures afin de dénoncer des violations graves et répétées des droits des personnes étrangères au Maroc, depuis cet été. Des faits que les autorités ont niés.

Le GADEM tient à préciser que certaines de ces violations des droits des personnes migrantes « se poursuivent actuellement, y compris à Tanger même ».