Le Maroc deuxième client de l’Algérie

Le Maroc deuxième client de l’Algérie

Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers le Maroc sont estimées à près de 51 millions de dollars en 2012, soit 19 % du total des ventes algériennes adressées à la grande zone arabe de libre-échange. Ce qui confère à notre pays le rang de deuxième client après l’Irak qui capte le gros lot avec 29 %.

Sur la liste des pays de la grande zone arabe de libre-échange (Gzale), le Maroc figure comme le deuxième client de l’Algérie en matière de produits hors hydrocrabures en 2012. La presse du pays de Bouteflika rapporte que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Gzale se sont améliorées de 21 % à 267 millions de dollars, en variation annuelle. Le Maroc en a acheté pour une valeur de près de 51 millions de dollars (1$=8,4 dirhams), soit 19 % du total des ventes algériennes, ce qui lui confère le rang de deuxième client après l’Irak qui capte le gros lot avec 29 %. Suivent respectivement la Tunisie, la Syrie et l’Arabie Saoudite qui revendiquent 48 %, soit plus de 128 millions de dollars. À souligner que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers le marché arabe sont dominées essentiellement par les produits agricoles et agro-alimentaires à hauteur de 164 millions de dollars contre près de 102 millions de dollars pour les produits industriels. Sur le chapitre des importations, le Maroc est classé quatrièmeplace après l’Arabie Saoudite, la Tunisie et l’Égypte, pays qui s’accaparent à eux seuls 79 % des achats algériens. Lesquelles importations ont affiché contrairement aux exportations un retrait annuel de 7 % à 2,28 milliards de dollars. Ce reflux tient dans certaines mesures à la politique de défense commerciale poursuivie par notre voisin de l’Est. Les autorités algériennes ont jugé capital d’exclure un certain nombre de produits originaires de la Gzale de la franchise douanière, alors que les échanges commerciaux intra-zone sont régis par un régime tarifaire préférentiel. Pour mémoire, l’Algérie n’a ratifié la convention de la Gzale qu’en janvier 2009, pourtant cette zone a vu le jour en 2005. Après celle de 2010, une nouvelle liste négative des marchandises est entrée en vigueur le 1er février 2013. Les nouvelles règles s’appliquent expressément à toutes les marchandises issues des filières encore protégées par l’Algérie pour une durée déterminée comme les produits de l’industrie agroalimentaire, agricoles, les textiles, le papier ou l’électroménager, selon les mêmes sources. La nouvelle mesure ne manquerait certainement pas de produire de nouveau un repli des achats algériens. Quel impact sur les échanges commerciaux avec notre pays, tout en sachant que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Gzale ne représentent que 12 % du total ? D’abord, il faut savoir que les échanges de biens et services entre le Maroc et l’Algérie font état d’un solde excédentaire au profit de notre concurrent direct (voir encadré). Ensuite, le volume des échanges bilatéraux reste faible. Un cadre au département marocain du Commerce extérieur ayant préféré garder l’anonymat pense que cette mesure n’aura pas un grand impact sur notre balance commerciale. Pour preuve, le volume peu significatif des achats en provenance de ce pays. Et d’expliquer que «les règles de jeu au sein de cette zone économique ne sont pas claires. La plupart des pays membres entretiennent des échanges bilatéraux». Autrement dit, dans pareil cas, les membres de la Gzale pourraient recourir aux termes des conventions bilatérales signées avec l’Algérie, lesquelles accordent également un régime tarifaire préférentiel. Le haut responsable ajoute que même dans le cas où un pays adhérent décide de s’abstenir et faire barrage à la mesure de défense commerciale prise par l’Algérie, sa requête tomberait automatiquement à l’eau. «On ne peut pas l’attaquer, l’Algérie n’est pas encore membre de l’OMC», clarifie-t-il. Bien que les officiels algériens ont réitéré la disposition de leur pays à adhérer rapidement à l’Organisation mondiale du commerce.