Le Maroc complice? Une unité israélienne impliquée dans des massacres à Gaza s’entraîne sur son sol

Le Maroc complice? Une unité israélienne impliquée dans des massacres à Gaza s’entraîne sur son sol

La participation de l’unité israélienne Golani aux manœuvres militaires African Lion 2025, organisées conjointement par les États-Unis et le Maroc, a déclenché une vague de critiques à travers le monde arabe et au-delà. Cette brigade, tristement célèbre pour son rôle dans les massacres perpétrés à Gaza, notamment l’assassinat de 15 secouristes à Rafah en mars dernier, s’entraîne désormais sur le sol marocain, suscitant l’indignation des défenseurs des droits humains.

La brigade Golani n’en est pas à sa première participation à ces exercices. Mais cette année, sa présence est particulièrement controversée en raison de son implication documentée dans des atrocités contre des civils palestiniens. 

En mars 2025, cette unité a mené une attaque meurtrière à Rafah, visant délibérément des ambulances, des pompiers et des travailleurs humanitaires affiliés à l’ONU. Quinze personnes ont été tuées, certaines après avoir été torturées ou exécutées sommairement.

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L’annonce de sa présence à Agadir a été relayée par le journaliste palestinien Younis Tirawi, provoquant une avalanche de réactions. « Le Maroc ne peut pas dire qu’il ne savait pas », a souligné l’avocat et juriste Salim Djellab, rappelant les obligations du royaume au regard du droit international humanitaire. 

La rapporteuse de l’ONU, Francesca Albanese, a pour sa part dénoncé une « violation grave du droit international », appelant Rabat à respecter ses engagements juridiques.

Coopération militaire : entre ambitions stratégiques et indignation populaire

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des soldats de la brigade Golani s’exerçant aux côtés de militaires marocains dans des tunnels factices, reproduisant ceux utilisés par la résistance palestinienne. 

Ce niveau d’intégration militaire met en lumière une coopération poussée entre les deux pays, dans un contexte où les accords militaires et commerciaux bilatéraux ne cessent de se multiplier depuis la normalisation des relations en 2020.

Cette proximité militaire est perçue comme une trahison par une grande partie de la population marocaine, historiquement solidaire de la cause palestinienne. 

Pour Yassir Abbadi, du Front marocain de soutien à la Palestine, « ce n’est plus seulement une normalisation, c’est une humiliation ». Il dénonce une décision imposée par un régime déconnecté de son peuple : « Pas même un génocide en direct ne fait reculer le pouvoir marocain. »

Silence officiel, colère citoyenne

Alors que les critiques fusent à l’international, les autorités marocaines gardent le silence, tout en poursuivant leur coopération sécuritaire avec Tel-Aviv. Le partenariat stratégique semble motivé par des considérations géopolitiques, notamment l’appui américain sur le dossier du Sahara occidental.

Israël étant désormais perçu comme un levier diplomatique dans la quête de reconnaissance de la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé.

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L’Algérie a d’ailleurs décliné officiellement l’invitation des États-Unis à participer aux manœuvres African Lion 2025. En toile de fond, le refus d’apparaître aux côtés d’Israël et de cautionner, même indirectement, la présence de la brigade Golani. 

AFRICOM a confirmé que les exercices se tiendront uniquement dans le nord du Maroc, loin du Sahara occidental, pour éviter toute escalade diplomatique avec Alger.

Une complicité pointée du doigt

Pour de nombreux observateurs, la présence de la brigade Golani au Maroc constitue une ligne rouge franchie. Le royaume pourrait être tenu pour complice de crimes internationaux s’il persiste à accueillir des unités militaires responsables de crimes de guerre. 

Au-delà des questions juridiques, c’est un fossé moral qui se creuse entre un pouvoir monarchique engagé dans une logique de « realpolitik » et une population profondément attachée à la justice et à la cause palestinienne.

L’image du Maroc en sort ternie, sur fond de tapis rouge déroulé à une armée accusée d’exactions. L’histoire retiendra que des soldats israéliens ont dansé en djellaba sur le sol marocain, alors que les ruines fumantes de Gaza pleuraient encore leurs morts.