Le marché sud-africain des capitaux, victime collatérale de la guerre économique de Donald Trump

Le marché sud-africain des capitaux, victime collatérale de la guerre économique de Donald Trump

(Agence Ecofin) – Malgré un début de semaine dans le vert, ce lundi 20 août 2018, le marché sud-africain des capitaux continue d’être la victime collatérale de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump contre l’Europe, le Canada, le Mexique, mais aussi et surtout la Turquie et la Chine.

Le président des Etats-Unis l’a promis et le met en oeuvre, le déficit commercial américain sera réduit à sa plus simple expression. Sa solution, des barrières tarrifaires sur des produits entrant aux USA. Tandis que l’Europe, le Canada et même le Mexique digèrent la purge, la Turquie, elle, a été frappée de plein fouet.

Le pays faisait déjà l’objet de méfiance de la part des gestionnaires de fonds, suite aux réformes de gouvenance du président Erdogan. La décision de Trump de soumettre les produits turcs à des tarifs douaniers et le procès en cours contre une importante banque de ce pays sont venus précipiter les choses et affaiblir le monnaie turque.

Une des principales victimes collatérales de cette situation, l’Afrique du Sud, n’est pas directement dans le collimateur de la Maison Blanche. Pourtant, selon des données fournies par l’Institute of International Finance (IFF), c’est le pays qui a subi le plus durement la fuite des capitaux, de tous les marchés émergents ces derniers jours.

Près de 600 millions $ rien que sur les dix jours précédant le 17 août. Dans ce contexte, le déficit courant du pays, qui est atténué par les investissements en portefeuille, se trouve en zone de risque.

Si le marché financier résiste, la monnaie (rand) est relativement impactée. Sa valeur par rapport au dollar américain a baissé atteignant son niveau le plus bas depuis les deux dernières années. Les conséquences de cette situation sur l’économie sud-africaine sont à suivre. Pour les entreprises ayant des dettes en dollars, la note risquerait d’être salée si cette conjoncture internationale perdurait.

Idriss Linge