Le marché reste marqué par de fréquentes pénuries ,228 anticancéreux et médicaments essentiels indisponibles

Le marché reste marqué par de fréquentes pénuries ,228 anticancéreux et médicaments essentiels indisponibles

Désorganisation du marché

Depuis plusieurs années, les pénuries de médicaments sont récurrentes en Algérie. Une situation qui préoccupe de nombreux malades.



Pis encore, un grand nombre d’Algériens effectuent le parcours du combattant pour accéder à des médicaments indispensables. Plus grave, des anticancéreux et des médicaments essentiels ne sont pas disponibles sur le marché, voire même dans les hôpitaux. Inadmissible quand on sait qu’à fin 2012, l’Algérie enregistrait 190 milliards de dollars de réserves en devises. Pendant que les médicaments de confort sont disponibles en quantité dans beaucoup d’officines. Côté officiel, M. Ziari, le ministre de la Santé, emboîte le pas à ses prédécesseurs MM. Barkat et Ould Abbas : “Il n’y a pas de pénurie de médicaments sur le marché algérien.” La Snapo, l’association représentant les pharmaciens, réplique : plus de 200 médicaments restent aujourd’hui en rupture de stocks. Cette façon de nier la réalité du terrain ne sert pas la politique de la santé.

Ce phénomène de rareté de médicaments essentiels qui se reproduit chaque année remet en cause, en fait, un principe fondamental du système de santé algérien : le droit d’accès de chaque citoyen au médicament. Mais quelles sont les raisons de ces fréquentes ruptures de stocks ? La désorganisation du marché de distribution du médicament est pointée du doigt. Des importateurs n’arrivent pas à honorer leurs engagements de couvrir les besoins du marché. Et le ministère de la Santé qui ne parvient pas à les contraindre à approvisionner en quantités le marché, à organiser leurs commandes, à mettre en place une chaîne logistique efficace. Mais il faut reconnaître là que cette situation est due aux retards de l’administration à délivrer les autorisations d’importation et pour les producteurs les autorisations d’achat à l’étranger de matières premières. À cela s’ajoutent les interférences de certains laboratoires étrangers qui tentent de placer leurs produits sur le marché algérien en usant de leur puissance financière, au détriment des intérêts des malades, rapportent des professionnels du secteur. Mais l’État est-il assez puissant pour assainir le marché du médicament ? On en doute. En attendant, la production nationale parviendra-t-elle à couvrir 70% des besoins domestiques en médicaments à l’horizon 2014 ? Un objectif assigné à l’industrie pharmaceutique nationale par les pouvoirs publics. Le retard dans le lancement de nouveaux investissements et les extensions de capacités de production laissent supposer que l’échéance ne sera pas respectée.

K. R

libecosup@yahoo.fr