Le marché informel représente 40% des transactions commerciales, selon les chiffres officiels avancés par les spécialistes. Il engendre une perte importante au Trésor public estimée à 2,6 milliards de dollars, toujours suivant les statistiques officielles et à 400 milliards de dinars, selon les statistiques officieuses.
Le gouvernement a mis en place tout un plan d’action afin d’éradiquer ce fléau qui fait vivre des milliers de familles. Selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les barons et le réseau mafieux ont déjà contrecarré les mesures d’envergure prises en 2011, relatives au paiement par chèque pour les transactions commerciales de plus de 500 000 DA. Cette dernière mesure a été reportée à maintes reprises sous la pression des détenteurs du marché.
Comme solutions à ce fléau, les experts et le Forum des chefs d’entreprises (FCE) proposent l’intégration du marché informel dans les circuits économiques à travers une politique de défiscalisation. Dans ce cadre, un colloque international sur l’économie informelle a été organisé récemment à Alger avec la participation d’universitaires et de spécialistes étrangers qui ont tenté de proposer «les pistes d’une transition vers la formalisation».
Plusieurs recommandations ont été retenues. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a déclaré lors de cette rencontre que les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures, dont notamment la mobilisation d’une enveloppe financière de plus de 4 milliards de DA pour la réalisation et l’aménagement d’espaces commerciaux de proximité dont la concrétisation devrait aboutir à l’insertion des commerçants informels dans le marché légal, ainsi que l’adoption d’un plan d’action complémentaire de réalisation de marchés pour résorber le déficit en infrastructures commerciales, avec un financement de 10 milliards de DA d’ici 2014.
Le ministère a aussi lancé une opération d’accompagnement en exonérant à titre transitoire les nouveaux commerçants installés dans des sites aménagés au niveau des collectivités locales pour les deux premières années d’activité. Le commerçant bénéficie aussi d’un abattement de trois ans, à savoir 75% pour la première année, 50% pour la seconde et 25% pour la troisième et dernière année.
Il y a lieu de citer aussi l’assouplissement de l’exercice pour les jeunes désirant intégrer les espaces aménagés par les collectivités locales sur la base d’une autorisation provisoire délivrée par la commune. Le Temps d’Algérie a donné la parole au consultant international et expert en économie, Abdelmalek Seraï, ainsi qu’au porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce marché illégal.
S. A.