Cette tendance devra connaître une croissance à deux chiffres lors du 2e semestre 2011.
Métro ou pas métro, tramway ou pas tramway, restructuration des transports en commun ou pas, développement du rail, renouvellement de la flotte d’Air Algérie et loin s’en faut, les Algériens continuent de privilégier la voiture. En effet, ce marché juteux vient d’enregistrer un record qui va rester dans les annales des concessionnaires de l’automobile installés en Algérie.
Du jamais vu depuis les années 2003 et 2005 quand les lobbies du véhicule d’occasion voulaient à tout prix imposer leur diktat au grand dam de la sécurité des usagers. Du jamais vu également depuis la batterie de mesures instaurées par le gouvernement via la loi de finances complémentaire de 2009, notamment la suppression du crédit auto, la délocalisation de l’activité portuaire d’Alger vers les ports de Mostaganem et de Djen Djen (Jijel) et l’instauration de la taxe sur le véhicule neuf.
Mieux, malgré la nette augmentation des prix sur ce produit, les Algériens continuent de miser leur maigre bourse, bon an mal an, pour s’offrir une voiture. Et si pour certains, il s’agit d’une nécessité absolue, pour d’autres, en revanche, il s’agit d’une simple formalité, sachant que les propriétaires changent de voiture chaque deux ou trois ans alors que d’autres revendent sur place, spéculation oblige à cause de la non-disponibilité du produit, leur bagnole. Cette tendance, estiment les spécialistes de l’automobile, devra s’accroître au courant du 2e semestre de l’année en cours. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et tant pis si les nouveaux propriétaires s’endettent ou commandent à long terme leur véhicule. En effet, et selon les dernières statistiques, les ventes des concessionnaires avoisineraient les 155 000 unités vendues. Ce taux ne concerne que la période allant de janvier à juin 2011 et ne touche que le produit livré au client.
Autrement dit, et si on prend en considération les commandes non livrées, ce chiffe dépasserait de loin les 210 000 unités, entre ventes et commandes en instance ! Avec un volume global de
32 352 ventes, soit une croissance de 24% par rapport à 2010, Renault Algérie est en tête et maintient sa position de leader sur le marché de l’automobile. Hyundai Motor Algérie, expérience oblige, arrive en seconde position avec 22 678 ventes, soit une croissance de 57%. La marque au Lion, en l’occurrence Peugeot Algérie, a enregistré 18 831 ventes, soit le meilleur taux de croissance de 73%. Le japonais Toyota, quant à lui, a vendu
14 248 unités, soit une croissance de 11% alors que Chevrolet, avec 11 332 ventes, arrive en
5e position. Sovac, avec ses cinq marques, en l’occurrence Volkswagen, Audi, Seat, Skoda et Porsche a également enregistré un taux de ventes appréciable.
Volkswagen, à lui seul, a vendu 7 150 unités, soit un taux de croissance de 24%, grâce notamment à la nouvelle Polo, la Polo Style et Team, Amarok et autres Golf VI. D’autres marques ne déméritent pas pour autant, à l’image de Fiat Algérie, Mitsubishi et autres Kia Motors Algérie. Il est vrai que ces chiffres donnent matière à réfléchir. Mais les raisons d’un tel rush sur le véhicule neuf trouve naturellement son explication à travers des facteurs objectifs, comme l’ouverture du créneau pour les jeunes pour la location de voitures à travers le dispositif de la Cnac et de l’Ansej, les rappels de trois ans de salaires (depuis janvier 2008) pour les fonctionnaires et autres augmentations de salaire et du régime indemnitaire et la flambée des prix du marché d’occasion.