Le commerce du poisson dans la région d’Oran semble depuis longtemps livré à lui-même. Détaillants et consommateurs ciblent les distributeurs et les intermédiaires de poisson et les désignent comme étant à l’origine de la flambée des prix…
«Ce sont ces distributeurs qui fixent les prix, selon leur bon loisir et d’une manière inexpliquée et ils les maintiennent tout au long de l’année», disent les détaillants qui rencontrent des contraintes quant à leur approvisionnement direct à partir des pêcheries d’Oran, Arzew, Béni-Saf ou Bouzedjar. Constatation sur le terrain: il s’agit d’un réseau équipé de fourgons ordinaires non-frigorifiques et qui ne répondent à aucune norme d’hygiène.
Ce réseau détient, depuis un certain temps, le monopole de la distribution du poisson et surtout en imposant aux détaillants des prix exorbitants. Le poisson transite chaque jour entre les ports de pêche, les villes et villages, sans être soumis à un contrôle du moins routinier, pour faire respecter les mesures d’hygiène, vu que la réglementation impose aux transporteurs du poisson des véhicules frigorifiques.
Les consommateurs ainsi que les petits revendeurs constatent que, depuis l’entrée de ces distributeurs dans le marché du poisson, les prix ont augmenté d’une manière vertigineuse. Ces derniers sont d’ailleurs encouragés par l’exportation du poisson vers les pays de l’Union Européenne d’une part et les multiples commandes des cantines des entreprises, des grands restaurants et des hôtels. Selon un pêcheur, patron d’un sardinier, «il n’est nullement question de rareté de poisson le long du littoral algérien.
Ce qui se passe, c’est la désorganisation du marché du poisson et certains intermédiaires mafieux s’imposent uniquement par leur présence, en achetant et vendant sur parole le poisson, réalisant ainsi un bénéfice net d’impôt. Alors, le problème de la distribution est complexe, car ceux qui sont inscrits comme distributeurs ou transporteurs, sont en réalité des commerçants, une astuce pour se dérober du fisc, alors que nous, les pêcheurs, rencontrons d’énormes difficultés dans notre activité.»
Que ce soit une désorganisation ou un marché douteux et informel qui échappe à tout contrôle, les instances concernées devraient prendre sérieusement en charge le volet de l’assainissement du marché des poissons avec détermination et rigueur. Cependant, le consommateur constate que même la réglementation imposée par le décret de wilaya et concernant le remplacement des caisses en bois par celles en plastique, n’a jamais été respectée, ni exécutée sur le terrain. Une des preuves irréfutable de l’anarchie qui gangrène le marché du poisson à Oran.
KH. Benbrik