Le marché de l’or en Algérie, Les taxes poussent à la hausse

Le marché de l’or en Algérie, Les taxes poussent à la hausse

Plus de 50% de l’or circule dans le circuit informel, plus de 60% des modèles sont imités alors que l’agence Agenor détient une réserve approximative de 174 tonnes d’or.

Tels sont les chiffres avancés par M. Tahar Boulanouar, secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), à l’occasion d’une rencontre portant sur le marché de l’or en Algérie, tenue hier au siège de son institution. « Par les temps qui courent, l’or n’est pas un luxe mais une nécessité pour beaucoup de familles algériennes qui en investissent et en font appel en cas de crise ou de besoin », a déclaré Tahar Boulanouar.

Pour sa part, M. Amar Bahtat, importateur et président de la Commission nationale de l’or, a précisé que le prix de l’or est passé de 34 000 euros le kg, soit 4 millions 300 000 DA, à 29 000 euros, à savoir 2 millions 900 000 DA à cause de la baisse du cours mondial. Selon le même responsable, le prix, qui est actuellement de 4 500 DA le gramme pour l’or local et plus de 6 500 DA le gramme pour celui importé, risque d’être revu à la hausse. Il risque, dira-t-il, de passer à 8 000 DA, voire 10 000 DA le gramme.

Les raisons ? Le spécialiste a expliqué que les taxes douanières, très élevées, en sont la principale cause. En effet, selon lui, les importateurs de matière première (lingot d’or) paient 15% de taxes de douanes et 17% de TVA alors que les importateurs de produits finis paient 12% de taxes douanières et sont exonérés de la TVA. Contrairement aux pays hors Union européenne, ils paient 30% de taxes douanières qui, toujours selon le même responsable, sont réduites chaque année de 2,5%. « Ces mesures encouragent de plus en plus l’importation des produits et nuisent à la fabrication locale », dira-t-il.

« Les représentants de la commission nationale de l’or, les importateurs et les 30 000 artisans légaux recensés à l’échelle nationale appellent à la suppression des taxes douanières pour encourager la production locale, lutter contre l’informel et permettre la création de 15 000 postes d’emploi », a recommandé M. Bahtat. Selon le même responsable, en matière de fabrication artisanale des bijoux en or, Alger vient en tête suivie d’Oran, de Constantine, d’Annaba et de la wilaya de Batna qui dispose d’un centre de formation professionnelle d’artisans. Concernant les produits importés, il a souligné que l’Italie, Singapour, l’Inde et la Turquie sont les principaux fournisseurs de l’Algérie.

Evoquant le marché informel de l’or, M. Bahtat a précisé que les produits proposés à la vente au marché parallèle sont issus de la contrebande, ne sont pas poinçonnés et ne sont pas conformes aux normes. « En Algérie, l’or autorisé est fixé à 18, 21 et 22 carats contrairement à celui qui circule dans le marché informel et qui est inférieur à 18 carats, qui n’a aucune valeur et n’est pas reconnu par la réglementation », a-t-il précisé. Et de dire : « Ce qui est vendu dans les marchés informels doit faire l’objet d’un contrôle des services de garantie du ministère des Finances. Cela doit faire l’objet d’une enquête car la loi condamne la fraude en plus de la saisie de la marchandise des sous-traitants impliqués ».

Rym Harhoura