Le marché de l’automobile en Algérie semble traverser une véritable crise. Le nombre de véhicules importés pendant les 9 premiers mois de 2010 a baissé à 241,992 unités, après avoir été à hauteur de 289 670 véhicules au cours de la même période de l’année 2009.
Ce qui signifie une baisse de l’ordre de 16,4 %, selon un bilan du Centre national des statistiques des douanes (CNIS). Selon la même source, citée par APS, la facture de l’importation a chuté, pour la même période, à 228.2 milliards de dinars, après avoir été, en 2009, à près de 288 milliards de dinars.
La quarantaine de concessionnaires activant en Algérie, ajoute-t-on, a importé 226 699 véhicules, entre janvier et fin septembre écoulé, pour un montant de 206,9 milliards dinars. Pour la même période de l’année 2009, il a enregistré l’importation de 274.889 véhicules pour une valeur totale de 267,7 milliards de dinars. Le Cnis a estimé la baisse de véhicules importés à 17,53%.
En revanche, les importations des véhicules par les particuliers ont augmenté de 3,46% en volume, passant à 15.293 unités pour un montant de 21,2 milliards de dinars dans les neuf premiers mois de 2010, contre 14.781 unités pour 20,1 milliards de dinars à la même période en 2009.
Il convient de rappeler que le marché de l’automobile en Algérie a marqué un net recul à partir de 2009. Une année qui a vu le gouvernement prendre la décision d’interdire le crédit à la consommation. Un procédé de payement qui avait permis à une large couche de la société d’acquérir un véhicule.
La situation a été, également, très avantageuses pour les banques et les concessionnaires automobiles qui ont réalisé de bonnes affaires. Les taxes imposées, dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009 sur les véhicules neufs ont accentué la crise que traversait le marché de l’automobile, en dissuadant nombre d’éventuels acquéreurs.
Des mesures qui ont boosté, par ailleurs, le marché des voitures d’occasion, dont les prix ont connu une véritable flambée juste après l’entrée en vigueur de l’interdiction du crédit à la consommation. Le gouvernement a justifié sa décision par la collecte de fonds destinés au soutien des moyens de transport en commun.
Le marché des véhicules neufs, faut-t-il le rappeler, a connu une croissance très rapide avant 2009. Le Cnis a enregistré, en 2008, l’importation de 352 315 véhicules (3,81 milliards de dollars) contre 236 795 véhicules avec une valeur totale de 2,92 milliards de dollars.
Des chiffres qui montrent, on ne peut mieux, la dynamique qu’a connue le marché en réalisant plus de 50% de croissance entre 2007 et 2008. Certains constructeurs automobiles, à l’exemple de Renault et Hyundai, ont réalisé, au cours de cette période, une spectaculaire hausse des ventes qui a dépassé les 80 %.
Selon ce même bilan, les concessionnaires ont importé 327 506 véhicules, contre 24 809 unités introduites sur le marché local par les particuliers, pendant l’année 2008. Un écart très important. Les ventes des concessionnaires étaient dopées par le crédit automobile.