Le marché de la volaille en Algérie connaît actuellement une évolution notable. Après plusieurs semaines de tarifs relativement bas, le prix du poulet repart à la hausse, impactant directement le budget des ménages. Cette progression rapide interpelle les consommateurs et les autorités, alors que les aviculteurs observent enfin une amélioration de leurs marges.
Ce samedi, le poulet vivant en gros se vend entre 290 et 300,5 dinars le kilogramme, tandis qu’au détail, le prix atteint 340 à 350 dinars le kilogramme. Cette augmentation, de plus de 30 dinars par kilo en moins d’une semaine, reste particulièrement significative.
Pour rappel, il y a seulement quatre jours, le poulet en gros coûtait entre 250 et 260,5 dinars, et au détail, le prix oscillait entre 290 et 310 dinars. Ce bond rapide des tarifs traduit une véritable tension sur le marché, directement ressentie par les familles qui doivent composer avec des dépenses alimentaires croissantes.
Cette flambée des prix suscite de vives inquiétudes. Les ménages, déjà confrontés à la hausse générale des produits alimentaires, redoutent une nouvelle pression sur leur pouvoir d’achat. En revanche, pour les aviculteurs, la situation apparaît plus favorable. Après une longue période de revenus faibles, la reprise des prix leur permet de retrouver une rentabilité plus correcte.
Les causes de la hausse et les perspectives du marché
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse rapide du prix du poulet en Algérie. Selon des professionnels du secteur, la demande augmente fortement, notamment en prévision de la réouverture prochaine des restaurants scolaires et universitaires. Ces établissements représentent un marché important pour les producteurs locaux.
Le marché algérien de la volaille reste largement contrôlé par les producteurs locaux. Face à une demande croissante et à une offre limitée, ces derniers n’hésitent pas à ajuster leurs prix à la hausse. L’absence de concurrence significative leur permet de maintenir des tarifs élevés, ce qui se répercute directement sur le consommateur.
Outre la demande intérieure, le déficit d’importations contribue également à cette augmentation. L’été, période de consommation accrue, accentue encore la pression sur les prix. Les ménages doivent donc s’adapter à ces nouvelles réalités, tandis que les aviculteurs bénéficient d’une meilleure rentabilité après plusieurs mois de difficultés financières.
En conclusion, la hausse du prix du poulet en Algérie résulte d’une combinaison de facteurs : reprise de la demande, déficit d’offre et période estivale propice à la consommation. Cette situation illustre parfaitement le fonctionnement du marché local, où l’équilibre entre offre et demande dicte directement les prix.
Consommation de la viande en Algérie : entre habitudes alimentaires et contraintes économiques
En 2025, la consommation de viandes en Algérie illustre un paradoxe : une demande en hausse face à une production locale insuffisante. Selon des estimations officielles, chaque Algérien consomme en moyenne 22,7 kg de viandes par an, soit environ 62 grammes par jour. Mais derrière ce chiffre global se cache une forte disparité entre la viande blanche, plus accessible, et la viande rouge, qui tend à devenir un produit de luxe pour beaucoup de ménages.
La volaille reste le produit carné le plus consommé. Les Algériens privilégient le poulet et la dinde en raison de leur prix plus abordable comparé à l’agneau ou au bœuf. Sur les marchés, le poulet vivant se négocie entre 180 et 210 DA/kg, alors que le poulet préparé varie entre 300 et 350 DA/kg.
Pour stabiliser le marché, l’État a procédé en 2025 à un déstockage de viandes blanches importées via le SARPA, vendues à 250 DA/kg dans plusieurs wilayas. Cette mesure vise à soulager les ménages, particulièrement en période de Ramadan, où la demande explose et peut tripler par rapport aux mois ordinaires.
La viande rouge, un produit de plus en plus rare
La consommation de viande rouge demeure plus faible, avec une disponibilité estimée à 12 kg par habitant et par an. Son prix élevé, surtout pour l’agneau, limite son accès à de nombreux foyers, la réservant aux fêtes religieuses comme l’Aïd el-Adha ou aux grandes cérémonies.
Pour répondre au déficit, l’Algérie doit recourir à des importations massives, évaluées à près de 890 000 tonnes en 2025. Avant le Ramadan, les autorités ont ainsi prévu d’introduire environ 28 000 tonnes de viandes rouge et blanche afin de contenir les hausses de prix. Malgré ces efforts, la dépendance aux importations pèse lourdement sur la souveraineté alimentaire du pays.
La consommation de viandes en Algérie en 2025 traduit les tensions entre tradition culinaire et contraintes économiques. La viande blanche, désormais incontournable, reste le choix privilégié des ménages, tandis que la viande rouge se raréfie sur les tables. Le défi majeur reste le renforcement de la production nationale pour réduire la dépendance extérieure et garantir un meilleur équilibre entre offre et demande, sans pénaliser le pouvoir d’achat des citoyens.