Les participants aux travaux des 5es Journées euro-maghrébines de la communication publicitaire, qui ont débuté hier à l’hôtel Sofitel, ont appelé à la création d’une union nationale pour regrouper les agences de publicité dans l’objectif d’organiser la profession et, par là même, le marché.
«C’est le moment pour la corporation de s’organiser pour réguler le marché de la publicité», a déclaré M. Rachid Hassas, directeur de l’Agence International Communication (RH), à l’origine de cette rencontre qui s’est déroulée en présence d’éditeurs de presse et d’experts nationaux et internationaux. Il s’agit, pour ce responsable, de réunir les opérateurs évoluant dans ce domaine, de les faire connaître les uns les autres, de faire échanger leurs expériences et d’identifier les domaines d’intervention de chacun d’eux.
La proposition de créer une union des agences publicitaires a pour but de débattre de tous les aspects relatifs à cette profession et, pourquoi pas, représenter l’Algérie dans les manifestations internationales. Elle aura aussi pour mission de prendre part au débat sur la mise en œuvre d’un véritable mécanisme de mesure d’audience en Algérie. M. Hessas, qui relève l’existence de 2 500 agences de communication à travers le pays en 2009, a proposé de mettre en place un fichier pour répertorier les professionnels évoluant dans ce secteur, entre autres ceux de la communication, du marketing et de la publicité. Selon la communication présentée par Mohamed Haoues, directeur marketing de Media Algérie, le marché de la publicité dans notre pays s’élève à 250 millions d’euros, tous supports confondus (presse écrite, audiovisuel et Internet), avec une baisse de 10% pour l’achat des espaces en 2009. Cependant, le marché reste en croissance et les budgets marketing également. Dans le cas de la presse écrite, qui compte environ 80 titres, seulement une douzaine d’entre eux génèrent une audience aux yeux des annonceurs qui les choisissent pour leurs campagnes publicitaires. Le reste des titres de presse se maintient plus au moins avec les annonces légales, a expliqué le conférencier. Pour ce qui est de la télévision algérienne, premier média en Algérie, 50% de son chiffre d’affaires est réalisé pendant le Ramadhan où sont atteintes les meilleures audiences. Dans ce même média, l’année 2010 a été caractérisée par l’émergence des annonceurs du secteur agroalimentaire qui a réussi à détrôner celui des télécommunications. Un fait relevé, mais qui reste à un niveau infime, certains annonceurs se tournent vers des chaînes satellitaires arabes pour diffuser leur publicité en raison de la baisse des parts d’audience de la télévision algérienne. «Pourtant, des programmes importants sont diffusés par l’Unique, mais ils gagneraient à être mis en valeur», soutient M. Haoues.
Deux approches prospectives concernent le développement de ce marché pour les dix années à venir, soit à l’horizon 2020. Avec l’ouverture sur la publicité des secteurs des assurances et des banques, de même que celui des loisirs, de la culture et de la grande distribution, le marché de la publicité connaîtra une croissance de 15% et atteindra 1,5 milliard d’euros. Dans le cas contraire, la croissance moyenne du secteur sera fixée à 5% avec un marché de 405 millions d’euros seulement. L’ensemble des participants à cette rencontre espèrent atteindre le premier scénario. Par ailleurs, plusieurs thèmes ont été abordés lors de ces journées, entre autres «Le fonctionnement de la régie publicitaire» ; «La publicité et les radios locales» ; «L’audience de Facebook en Algérie» et «La publicité en ligne en Algérie».Le débat se poursuivra aujourd’hui avec une communication sur «Les quotidiens, les annonceurs et la publicité».