L’aggravation de la situation sécuritaire au Mali et en Libye ne prête guère à la confiance.
Les développements dangereux ressentis ces derniers jours dans ces deux pays voisins, font craindre le pire sur toute la sous-région et l’Algérie en est particulièrement menacée.
De très vastes frontières désertiques à protéger et une vigilance toute particulière à adopter pour prévenir les incursions terroristes, notamment en ces moments d’anarchie qui secouent la Libye et le Mali.
La toute récente visite de Jean- Yves Le Drian, ministre français de la Défense, loin d’être fortuite et protocolaire, renseigne sur la gravité de la situation, mais aussi et surtout sur l’urgence d’une solution pour freiner cette escalade de violence dans la sousrégion du Sahel, véritable nid de terroristes.
Pour preuve, les combats armés ont repris de plus belle hier au Nord-Mali. Les rebelles touareg de l’Azawad et l’armée malienne déployée en force à Kidal se sont échangés des tirs à l’arme lourde, faisant des morts et des blessés. En parallèle, les Nations Unies mettent en garde contre l’exacerbation de la situation dans la région, dont les conséquences seraient incommensurables.
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali, Bert Koenders, a déclaré mardi dernier devant le Conseil de sécurité, qu’il était indispensable d’éviter que le Nord du Mali ne sombre davantage dans une spirale de violences qui pourrait déstabiliser la région toute entière. Le Conseil de sécurité, qui a tenu une réunion consacrée au Mali après les graves incidents de ces derniers jours à Kidal, a entendu Koenders ainsi que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui s’exprimaient de Bamako par vidéoconférence.
La situation est d’autant plus complexe qu’il s’agit d’affronter à la fois les rebelles touareg et les membres terroristes d’AQMI en étroite accointance avec les narcotrafiquants qui infestent la sousrégion. Conjuguée avec les développements inquiétants de la situation politique et sécuritaire en Libye, la situation devient très difficile pour l’Algérie, en dépit de toutes les dispositions prises il y a longtemps déjà, pour prémunir le territoire national de cette instabilité périlleuse.
D’ailleurs, les frontières avec la Libye ont été temporairement fermées par précaution, consécutivement avec le rapatriement des diplomates algériens à Tripoli, qui avaient échappé à une tentative d’enlèvement la semaine dernière.
Il s’agit particulièrement de contrecarrer les incursions terroristes en sol algérien, car l’Algérie est ciblée par AQMI et les autres groupes de la nébuleuse, à se fier aux récents propos tenus par le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, à l’issue de ses entretiens avec le ministre français de la Défense.
D’ail-leurs, les deux parties ont convenu d’accentuer la coopération sécuritaire et armée afin d’éradiquer le terrorisme dans toute la région, un combat de longue haleine en perspective, au vu de la multiplication des poches de conflits et le renforcement des moyens de guerre des groupes terroristes, lourdement armés depuis la Libye notamment. Il reste que les revendications des rebelles touareg ne font pas les mêmes échos à Paris qu’à Alger de même qu’aux Nations Unies, d’où la difficulté de trouver une issue consensuelle au conflit.
M. A. C.