Depuis une semaine déjà, l’extrême sud du pays est sillonné par des équipes chargées de la lutte anti-acridienne. A bord d’hélicoptères, ils font de la prospection.
L’Algérie se prépare au retour des criquets qui interviendra en automne. La situation au Sahel rend difficile la collecte d’informations fiables, notamment au nord du Mali qui reste «une zone d’ombre».
Le plan de lutte contre les criquets pèlerins est déjà opérationnel. Depuis le 20 juillet dernier, des équipes à bord d’un hélicoptère du ministère de la Défense nationale survolent l’extrême sud du pays. Elles ciblent les régions où la végétation est importante grâce à des images satellitaires fournies par l’Agence spatiale algérienne (ASAL). Le directeur de l’Institut national de protection des végétaux chargé de coordonner toutes les actions liées à la lutte anti-acridienne, Khaled Moumène, assure que l’Algérie suit avec attention le développement de la situation et se prépare au retour des criquets en automne. Il affirme que l’Algérie se «prépare à toute éventualité » et explique que l’activité acridienne avait commencé au printemps en Libye. L’Algérie a dû alors déployer beaucoup d’efforts pour minimiser la contagion dans une région où l’accès n’était pas facile en raison des événements qui avaient secoué la région. Néanmoins, l’Algérie a réussi à traiter 40 000 hectares. Au mois de juin, l’activité acridienne était plutôt «calme» en Algérie. Les criquets avaient pris la direction de la région du Sahel. Le directeur de l’INPV explique que le plan de lutte avait été validé par le comité interministériel. Deux réunions se sont déjà tenues sous la présidence du ministère de l’Agriculture. A Rome, les experts algériens ont également pris part à une réunion de la FAO pour étudier les perspectives d’évolution de la situation au Sahel. Un plan a été élaboré pour la saison estivale. L’Algérie reste en contact avec les pays du Sahel. Khaled Moumène parle de «contacts permanents». Il fait état d’un début de traitement au Niger où quatorze équipes ont déjà entamé la lutte anti-acridienne. Deux mille hectares y ont déjà été traités. Les difficultés se posent au niveau du nord du Mali où l’activité acridienne est signalée mais d’où aucune information fiable n’émane en raison de la situation confuse qui y règne. «C’est une zone d’ombre», reconnaît le directeur de l’INPV. Une situation qui inquiète la FAO qui avait mis en place un plan d’action pour juillet et août en recourant aux stocks de pesticides des pays voisins. Le Programme alimentaire mondial (PAM) prête son concours en assurant le transport par voie aérienne de ces stocks vers les pays affectés. En plus des efforts déployés par les pays touchés, la FAO a lancé un appel de fonds d’un montant de 10 millions de dollars afin de maintenir et étendre les opérations antiacridiennes.
N. I.