Le Mali cède au GSPC : Sarkozy assume le marchandage

Le Mali cède au GSPC : Sarkozy assume le marchandage

La décision prise par l’Algérie et la Mauritanie de convoquer leurs ambassadeurs respectifs à Bamako pour signifier leur condamnation relative à la libération par le Mali de terroristes dénote que la région subit une intolérable ingérence étrangère. Une thèse confirmée par la venue du président français à Bamako pour un accueil hautement symbolique, prévue pour la soirée d’hier, de l’otage libéré après ce marchandage.

Le Mali, auquel la France a forcé la main pour récupérer son otage en le faisant céder au chantage terroriste en dépit des solidarités régionales dont il bénéficie, donne un sacré coup aux conventions internationales de coopération ainsi qu’à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, initiée par l’Algérie et criminalisant toute concession faite aux groupes terroristes.

Ce coup porté aux pays et aux peuples de la région, qui peinaient déjà à organiser le sommet des chefs d’Etats de la région pour arrêter une démarche commune contre la menace de déstabilisation du Sahel, apporte de l’eau au moulin des partisans de la thèse des Etats défaillants «failed states» de la région.

Du coup, le geste malien ne peut profiter qu’au GSPC et à ses maîtres, les chantres de l’ingérence étrangère qui sabordent les efforts de coopération entre les pays de la région dans le cadre de la lutte antiterroriste.

En fait, la volte-face du pouvoir de Bamako ne date pas d’hier. Pour rappel, l’armée malienne avait annoncé, le 17 juin 2009, avoir tué 26 «combattants islamistes» en attaquant, pour la première fois, une base du GSPC sur son sol.

Cette offensive avait eu lieu un peu plus de deux semaines après l’assassinat d’un otage britannique, revendiqué par cette organisation terroriste. Mais aucune image de corps des éléments du GSPC abattus n’a été montrée. Cette opération était-elle destinée à «mettre l’Algérie en confiance» et à montrer aux Occidentaux que le Mali ne cautionnait plus la présence de cette nébuleuse ?

Entre-temps, le Mali poursuivait son rapprochement vers la Libye en acceptant sa médiation avec la rébellion touareg, et ce au détriment de l’accord d’Alger de 2006. C’était déjà un double jeu de la part du pouvoir malien.

Sur le terrain, le travail de sape du GSPC se poursuivait sur le terrain par la quête d’autres lieux à investir. Des embuscades sont tendues dans lesquelles des militaires maliens sont assassinés. La caserne de Lemgheity, en Mauritanie, subit une attaque terroriste menée par le GSPC, faisant 17 morts parmi les militaires.

Le GSPC profite d’une certaine instabilité politique prévalant, à l’époque, en Mauritanie. Au lendemain de ces attentats terroristes, le pouvoir à Nouakchott décide de renforcer les mesures de sécurité, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le GSPC se rabat, à nouveau, sur le Mali.

La libération, par ce pays, de quatre éléments de cette organisation terroriste, coiffe au poteau les efforts de l’Algérie pour stabiliser la région et encourage ainsi la nébuleuse à maintenir une instabilité sur cette région du Sahel.

M. Abi