Deux fois de suite, soit hier et dimanche dernier, le nouveau bureau national du RND s’est réuni sous la présidence de son secrétaire par intérim M. Abdelkader Bensalah. Toutefois, le fait marquant de ces deux réunions reste incontestablement l’absence de Yahia Guidoum et Bekhti Belaïb, deux locomotives du mouvement de redressement de ce parti.
La crise que traverse le RND n’est pas près de connaître son dénouement. C’est ce que laissent croire des sources proches de la direction nationale de ce parti, au lendemain de l’absence «très remarquée » à ces deux réunions de deux membres très «influents» du mouvement de redressement. Il s’agit de Yahia Guidoum et Bekhti Belaïb, deux opposants de l’ex-secrétaire général du RND. Nos sources indiquent que ces «deux absences illustrent le profond désaccord qui oppose le chef de file du mouvement de redressement M. Yahia Guidoum au secrétaire général par intérim M. Abdelkader Bensalah. «Le malaise est là et réel.
Depuis la nomination de M. Bensalah à la tête du RND, aucun changement particulier n’a été enregistré», témoigne sous couvert d’anonymat un membre du conseil national. Pour ce dernier, «Abdelkader Bensalah fait du surplace et n’affiche nullement son intention d’aller vers un règlement de la crise, qui ébranle depuis plusieurs mois le parti. Sinon comment expliquer la lenteur avec laquelle il est en train de gérer le parti ?» En guise d’argument, notre source nous fait savoir que l’ordre du jour de ces deux réunions était consacré «à des questions de moindre importance comme par exemple définir et valider les différents programmes d’action des membres du bureau».
Hier en fin d’après-midi, la réunion se poursuivait toujours et un communiqué sanctionnant les travaux devait être rendu public. Notons que le désaccord entre les animateurs du mouvement de redressement et le secrétaire général par intérim ne date pas d’aujourd’hui. Selon des sources sûres, Yahia Guidoum n’a pas hésité à afficher ouvertement son opposition à la démarche initiée par le successeur d’Ouyahia au lendemain de son plébiscite à la tête du RND.
Le chef de file des redresseurs, ajoutent nos sources, aurait contesté la démarche de Bensalah pour la composition du nouveau bureau politique. On aurait reproché à ce dernier de vouloir «favoriser les proches de l’ex-secrétaire général, en leur confiant des postes-clés au sein de l’exécutif». Il a fallu, ajoute-t-on, que «des intermédiaires entreprennent une mission de bons offices» pour que les deux hommes puissent se mettre d’accord sur la question. Il n’en demeure que la composition du nouveau bureau politique a provoqué la colère de certains membres du mouvement de redressement, à l’image de la secrétaire générale de l’UNFA, Mme Nouria Hafsi. «Ces nominations prouvent que c’est Ouyahia qui continue de gérer le parti, et non Bensalah », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «Ce n’est pas normal que Nouara Djaâfar et Nawel Ag Ayad soient nommées dans le bureau technique. Elles font partie du clan d’Ouyahia. Les postes importants ont été attribués à des proches d’Ouyahia et les moins importants confiés aux membres du mouvement de redressement. » Nouara Djaâfar, ancienne ministre chargée de la Famille et sénatrice du tiers présidentiel, a été nommée, pour rappel, par M. Bensalah comme porte-parole du parti. «C’est un scandale. Tous les postes stratégiques sont confiés aux proches d’Ouyahia», s’indigne une autre source. A ce titre, on cite les cas des postes d’organique et des élus nationaux qui ont été confiés à Abdelkader Malki et Mohamed Bouzeghoub. Du côté des redresseurs, le coordinateur du mouvement de redressement, en l’occurrence Yahia Guidoum, est chargé des relations extérieures et de l’émigration, Tayeb Zitouni, l’initiateur du Mouvement pour la sauvegarde du RND, s’occupe de la jeunesse et du mouvement associatif, Hami Laroussi est chargé des relations générales, tandis que que Bekhti Belaïb s’occupe des questions économiques.
A. B.