Après trois mandats consécutifs, de 1997 à 2012, le maire RND de l’APC d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni, a fini par jeter l’éponge en déclarant qu’il ne briguera pas un quatrième mandat.
“Je ne vais pas me présenter candidat aux prochaines élections locales. Ma décision, qui date de plusieurs mois, est notamment motivée par mon souci de donner l’exemple sur le principe d’alternance au pouvoir ; je veux donner l’occasion à d’autres compétences qui pourraient apporter un plus dans la gestion de la commune d’Alger-Centre”, a-t-il expliqué hier, lors d’un point de presse tenu au siège de (son) Apc, en présence de ses adjoints.
Et d’ajouter : “Désormais, je veux
me consacrer exclusivement à ma vie politique.”
C’est comme si le poste de maire qu’il occupe depuis exactement 20 ans, puisqu’il a été auparavant P/Apc de Oued Koriche, ne relève pas du domaine de la politique ! M. Zitouni, l’un des initiateurs du front des dissidents du RND, a laissé entendre que la politique serait plutôt “de faire de l’opposition au sein de (son) parti”. “Ma décision de ne pas me présenter aux prochaines élections n’a rien à voir avec le conflit que vit le parti ; c’est une décision personnelle. Encore, je voudrais préciser que je ne suis pas un dissident du RND, mais je m’oppose à l’intérieur du parti. Puis, aucun des dissidents du
parti ne compte se présenter sous une autre casquette politique que celle du RND”, a-t-il tenu à préciser, manière de se prémunir contre l’éventualité d’être évincé par la direction de son parti.
Le “retrait” de M. Zitouni n’aurait-il pas de rapport avec le scandale d’escroquerie de citoyens prétendant avoir des logements par les services de son APC ? Naturellement, Zitouni a écarté l’existence du moindre lien entre sa décision de ne pas aller aux élections et cette affaire. Selon sa version, le scandale en question n’engage que ses auteurs, en l’occurrence les agents de l’APC impliquée dans cette affaire, voire même leurs “clients”.
Pour M. Zitouni, l’APC se considère comme la première victime dans cette affaire, d’où la plainte signée par lui-même, précise-t-il, et déposée sitôt le scandale révélé. “Oui, nous étions les premiers à dénoncer ces faits, et notre APC s’est aussitôt constituée partie civile et a déposé une plainte contre ces gens”, a-t-il rappelé. À en croire les propos du maire, l’enquête diligentée, depuis le 16 septembre dernier, par les services de la police fait suite justement à cette plainte, et non pas forcément à celles déposées par les “victimes”, elles-mêmes “accusées”, dit-il.
Aujourd’hui, indique M. Zitouni, ils sont quatre agents de son APC, deux sous mandat de dépôt et deux sous contrôle judiciaire à être poursuivis par la justice. Selon lui, les victimes ne seraient également pas épargnées par les poursuites judiciaires. L’enquête de la police, faut-il le rappeler, révèle que les personnes impliquées avaient promis à des citoyens l’obtention de logements participatifs de type LSP, pour un projet fictif, contre une somme d’argent estimée jusqu’à “100 millions de centimes chacun, dont la somme de 8 millions payée juste pour le dépôt d’un dossier”.
Parmi les “victimes”, avons-nous appris de sources informées sur ce scandale, figurent notamment deux avocats, un médecin et un cadre du ministère des Affaires religieuses ! Pour assurer une meilleure défense à l’équipe dirigeante de son APC, la plus importante en Algérie, M. Zitouni n’a pas manqué de rappeler les conditions d’accès au logement, outre les critères fixés aux postulants, et qui n’offrent aucune possibilité aux élus et autres responsables de l’APC de procéder par le “trafic” dans l’attribution de logements aux citoyens. Il citera, à ce titre, le contrôle et le tri “rigoureux” des dossiers au niveau des différentes instances mises en place par les autorités locales.
Le reste de l’intervention de M. Zitouni a été, par ailleurs, consacré à la défense du bilan de ses trois mandats de règne.
F A