Les parents de la victime sont toujours sous le choc.
Ce grave précédent à la frontière ouest risque de prendre d’autres proportions si les autorités du Royaume chérifien ne répondent pas favorablement aux doléances de ses parents.
Le dossier du jeune Hicham Ben Achour (17 ans), décédé mercredi dernier, suite à une agression gratuite à coups de rochers par les garde-frontières marocains à la frontière algéro-marocaine, sera bientôt sur le bureau de Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères.
La démarche judiciaire l’exige, les parents de la victime mortellement tabassée saisiront les services de sécurité avant que la procédure n’atterrisse au niveau de la justice algérienne qui saisira, à son tour, le département de Medelci. Visiblement sous le choc, le père de la victime, a décidé d’aller loin pour se faire justice. “Mon objectif n’est pas de venger la mort de mon fils. Si j’étais sur les lieux, j’aurais succombé à sa place. C’est difficile de perdre un garçon à la fleur de l’âge.
Il n’a pas agressé les Marocains au niveau du poste de Sidi Boudjenane. Ils l’ont arrosé de pierres alors qu’il était sur le sol algérien. Il a pris la voiture pour sillonner la bande frontalière sans causer le moindre mal aux garde-frontières marocains. Après l’incident, il est rentré à la maison non sans signaler sa blessure au niveau de la tête.
Il a succombé à l’hôpital de Tlemcen”, témoigne Lakhdar Ben Achour, père de cinq garçons et de trois filles, que nous avons rencontré au poste avancé de Hadj Miloud. Employé dans une cafétéria de son beau-frère, Hicham rêvait de devenir gardien de but. Son hobby, le football, son tort, avoir circulé sur une bande relevant du territoire algérien et attenante au Royaume chérifien.
Les versions vont bon train chez les populations frontalières des deux rives : les auteurs du crime ont été arrêtés.
La preuve ? Aucune. Diversion ? Certaine, surtout que les Marocains craignent des représailles. Mais la sagesse l’emporte et le père de la victime a préféré suivre la voie normale pour accuser les auteurs, les identifier et les condamner. “Nous irons jusqu’au bout. Nous allons nous faire établir des passeports, nous irons aux tribunaux du Maroc et nous demanderons réparation”, clame haut et fort son beau-frère qui ne décolère pas. Pour rappel, le jeune Hicham a passé trois jours dans le coma avant de rendre l’âme.
Victime d’une attaque gratuite de la part des gardiens du Makhzen, son dossier fera l’objet d’une affaire d’État puisque rien n’a filtré du côté marocain en ce qui concerne la condamnation des auteurs.
Farid Belgacem