Un principe auquel l’Algérie ne risque pas de déroger, quelles que soient les pressions auxquelles elle ne manque pas, à chaque fois, de s’exposer. Les «printemps arabes» ont permis de vérifier son attachement à ce principe immuable. Que cela soit en Tunisie, en Égypte ou encore en Libye, Alger s’est abstenue de succomber au diktat de l’actualité événementielle.
Une vérité que le porte-parole des Affaires étrangères a tenu à rappeler hier dans une déclaration faite à l’APS. Dès le début de la crise libyenne, l’Algérie observé une « stricte neutralité en refusant d’interférer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures » de ce pays voisin, a souligné M. Amar Belani. Et pour cause, ce qui se passe dans ce pays frère relève de la souveraineté nationale du peuple libyen. L’Algérie, est-il précisé, respecte «la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale ». Sur la base de cette conviction dès le début de la crise en Libye, l’Algérie a déclaré, de la manière la plus officielle, qu’“il s’agit d’une affaire interne à la Libye, qui concerne au premier chef le peuple libyen, tout en soulignant ses implications régionales en termes de stabilité et de sécurité ».
Mais il n’en reste pas moins vrai que dans le cadre de son interaction avec l’ONU et les organisations sur la crise libyenne, « elle suit les derniers développements avec une extrême attention ». Peut-il en être autrement, lorsque des incertitudes quant à l’avenir de ce pays se dessinent et que nul n’est en mesure de prédire le devenir de ses stocks d’armements. S’agissant des obligations découlant du respect de la légalité internationale, l’Algérie s’est « conformée scrupuleusement aux résolutions des Nations unies et elle en a tenu informés les membres du Conseil de sécurité », a indiqué M. Belani. C’est pourquoi les autorités algériennes réfutent les « accusations répétées et inadmissibles mettant en cause le respect par l’Algérie des obligations découlant de la résolution S/RES/1970 (2011) du 26 février 2011 et de la résolution S/RES/1973 du 17 mars 2011 relatives à la Libye ». Le porte-parole a fait savoir à cet égard, que « l’Algérie s’est conformée scrupuleusement et a appliqué, activement et de bonne foi, les résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) du Conseil de sécurité imposant des sanctions à la Libye ».
« L’Algérie a tenu à informer, dans un premier temps, les membres du Conseil de sécurité des mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de ces deux résolutions », comme « elle a, également, notifié ces mesures à la partie libyenne et soumis, le 21 juin 2011, au Comité des sanctions du Conseil de sécurité un rapport sur les mesures prises au plan national pour la mise en œuvre des résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) du Conseil de sécurité sur la Libye », a-t-il précisé. Ne pouvant rester insensible au drame humanitaire qui menace la Libye l’Algérie a vite fait d’agir. Le gouvernement algérien a « autorisé l’approvisionnement de l’ensemble du marché libyen en produits alimentaires et pharmaceutiques à travers des contrats commerciaux entre opérateurs algériens et libyens », est-il indiqué. En parallèle, « le système des Nations unies a été invité à déléguer un représentant pour assister à ces opérations ».

Mais ce n’est pas la seule initiative prise. Au niveau de la frontière, une aide humanitaire a été apportée au peuple libyen et l’Algérie a fourni l’assistance nécessaire pour l’évacuation des ressortissants étrangers qui le souhaitent, a encore rappelé M. Belani. Estimant qu’il n’a rien à se reprocher, le gouvernement algérien a accepté la visite en Algérie de la délégation d’experts du Comité des sanctions aux différentes dates proposées par les Nations unies, à savoir les 15 et 16 août, puis les 25 et 26 août ou les 28 et 29 août 2011. Mais, à chaque fois, cette visite est reportée à la demande des Nations unies. S’en remettant aux Nations unies, dont le secrétaire général, le Conseil de sécurité et le Comité des sanctions sont les dépositaires des résolutions 1970 et 1973, Alger rappelle qu’il revient à ces derniers de «constater le respect ou le non-respect, par les États membres, de ces textes, et de mettre fin, en cas de besoin, aux allégations et accusations qui mettent en cause des États membres et donc l’autorité de l’Organisation des Nations unies elle-même ».
Nadia K.
En réponse à une information publiée par Reuters
L’Algérie réfute qu’elle serait prête à reconnaître les rebelles libyens s’ils s’engageaient à combattre Aqmi
L’Algérie réfute catégoriquement l’information rapportée par l’agence Reuters, selon laquelle une source gouvernementale affirmerait que l’Algérie serait prête à reconnaître les rebelles libyens s’ils s’engageaient à combattre Aqmi, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Dans une déclaration à l’APS au sujet de la dépêche de Reuters, M. Amar Belani a souligné qu’il réfute catégoriquement cette information qui est dénuée de tout fondement et qui ne représente pas la position et ne reflète pas les vues du gouvernement algérien sur les évènements récents intervenus en Libye.