La vague de protestations, de blocages de routes et de tentatives d’immolation qui a déferlé depuis le début de l’année sur le pays semble s’essouffler ces derniers temps.
Une baisse de la courbe est observée comparativement au mois de janvier où l’on dénombre 942 actions de protesta sur un total de 4 536 enregistrées jusqu’ici sur tout le territoire national. C’est ce qui ressort d’un rapport établi par les services de sécurité et rendu public, avant-hier, par le directeur général de la Sûreté nationale, lors d’une rencontre avec 15 walis de l’Est, présidée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Ces manifestations témoignaient jusque-là de l’échec des autorités locales à gérer des dossiers aussi sensibles que le logement, le raccordement au réseau d’AEP ou le gaz qui sont, selon le général-major, Abdelghani Hamel, les premiers facteurs à l’origine de la colère des citoyens. Et comme pour remédier à cette situation, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a lancé sans ambages, à l’adresse de ses commis de l’État, que “notre peuple est devenu capricieux, impatient et impulsif. N’ayez pas peur de vous engager, communiquez, concertez-vous”.Aujourd’hui, les manifestants, notamment les jeunes, sont de plus en plus inspirés par ce qui s’est passé en Tunisie ou en Égypte. Leur seul et unique moyen de faire aboutir leurs revendications est la rue, car beaucoup dénoncent l’absence de dialogue avec les autorités locales. Aussi, chaque attribution de logements ou autres opérations inhérentes à l’amélioration du cadre de vie des citoyens se transforment, systématiquement, en affrontements avec les services de sécurité. Sur les 4 536 mouvements enregistrés depuis le début de l’année en cours, 3 029 sont de nature violente, selon les déclarations du directeur général de la Sûreté nationale. À l’est du pays, on a enregistré 1 850 mouvements de protestation. La wilaya de Béjaïa occupe la première place avec 10,5%. Elle est suivie de la wilaya d’Annaba avec 9% et Mila 8%. Le premier motif de la colère de la population reste le logement avec un taux de 26%. Vient en deuxième position, l’absence de l’alimentation en eau potable, suivie par la pénurie de gaz butane qui, faut-il le souligner, devient un luxe pour les populations vivant dans les régions enclavées du pays et qui doivent parfois payer des sommes astronomiques, surtout durant l’hiver. Un autre phénomène a fait son apparition, ces derniers mois. Pour faire entendre leur voix, les jeunes ont de plus en plus recours à l’immolation. La rue ne suffit plus et le nombre de tentatives d’immolation, bien qu’il ait baissé ces derniers jours, semble s’être ancré dans la société.
En effet, les services de sécurité ont enregistré depuis le début de l’année neuf cas d’immolation par le feu qui ont conduit au décès de deux personnes. À l’est du pays, ce sont les deux wilayas de Sétif et Khenchela qui occupent la première position, avec un total de 16 tentatives d’immolation, alors que 240 autres ont été enregistrées, mais sans que les personnes concernées passent véritablement à l’acte.
L N