Dans quelques jours, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, commencera, comme à son habitude durant le mois de Ramadhan, les auditions de ses ministres.
Ces derniers devront lui présenter une situation détaillée de leur département, des projets en cours de réalisation ou encore de ceux qui doivent être lancés. Dans certains secteurs, où il y a des échéanciers à respecter, il faut dire que les ultimatums fixés ont déjà été reportés à plusieurs reprises.
C’est notamment le cas au ministère de l’Habitat où plusieurs projets ont connu des retards répétés. L’exemple le plus connu par le citoyen est sûrement celui de l’Agence de l’amélioration et du développement du logement (AADL). Un projet lancé en 2001 et qui devait se terminer, selon les premières prévisions – qui semblent aujourd’hui très optimistes – dix-huit mois après le début des travaux.
Près de dix ans après, le projet de la location-vente n’est toujours pas achevé. Selon les derniers engagements du ministre de l’Habitat et du directeur de cette agence, tous les programmes de l’AADL seront achevés et livrés avant la fin du premier semestre de l’année 2010. Un mois et demi s’est écoulé depuis la fin du premier semestre 2010, mais ce ne sont pas tous les souscripteurs aux programmes 2001 et 2002 de l’AADL qui ont reçu leurs clés ; ils doivent espérer être chez eux vers la fin de l’année en cours.
Car, à voir les travaux qui restent à réaliser dans certains chantiers comme Draria, Souidania, Koléa, Ouled Fayet bis ou encore Beni Merad, il faut dire que le doute a bien sa place. A côté de cet engagement manqué pour la livraison des derniers sites de l’AADL, le premier responsable du ministère de l’Habitat devrait également répondre sur le retard enregistré dans la réalisation des 65 000 logements par la CNEP-Immo. Ce projet, remontant à l’année 2006, est loin de voir le jour notamment en ce qui concerne le programme de la capitale où 2 000 logements seulement ont été lancés. Il faut rappeler que le délai de réalisation, fixé à 20 mois, est dépassé depuis plus de deux ans.
Le ministre de l’Habitat devra également faire le point sur le million de logements à réaliser durant le quinquennat 2010-2014, l’un des engagements du président Abdelaziz Bouteflika lors de sa troisième réélection. A ce sujet, il est précisé que plus de 500 000 logements de diverses catégories sont déjà lancés puisque le programme du quinquennat précédent, devant englober un million de logements, avait culminé à près de 1,5 million d’habitations.
Un nouveau programme sera donc inscrit, appuyé par un encouragement accru à la promotion immobilière, appelée à réaliser des logements location-vente et sociaux participatifs.
Enfin, le ministre de l’Habitat aura à répondre des opérations de relogement précaire qui semblent s’éterniser. Nourredine Moussa avait annoncé, il y a deux ans, que l’Etat allait réaliser en moyenne 70 000 logements par an afin d’éradiquer l’habitat précaire. Une action louable et un programme ambitieux, à première vue, mais qui laisse, cependant, perplexe.
Le ministre avait avancé en 2009 le chiffre de 553 000 constructions précaires à éradiquer, soit 8% du parc global du logement en Algérie. Ce chiffre semble croître d’année en année puisque, rappelons-le, de l’époque du Gouvernorat d’Alger, le premier
responsable à l’époque avait annoncé une large opération de relogement mettant fin aux bidonvilles situés sur le territoire du gouvernorat. En 2008, comme par enchantement, les pouvoirs publics ont recensé, rien que dans la wilaya d’Alger, pas moins de
45 000 habitations précaires. Ces dernières ont-elles été définitivement éradiquées ou vont-elles renaître de leurs cendres ? Le problème des habitations précaires persiste et la liste des bénéficiaires semble être… sans fin. L’Etat doit trouver une solution.