le leader du mouvement islamique de l’azawad : «l’algérie a fermé ses frontières devant notre peuple»

le leader du mouvement islamique de l’azawad :  «l’algérie a fermé ses frontières devant notre peuple»
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Le leader du mouvement islamique de l’Azawad (MIA), né récemment d’une dissidence avec Ançar Eddine, Alghabass Ag Intallah s’en prend à l’Algérie, pays avec lequel il souhaiterait garder ses distances. Invité dans une interview signée par Andy Morgan et publiée sur le blog de ce dernier, mise en ligne hier, il dira :

«Vous savez, si nous parlons avec l’Algérie, ils vont dire que ce sont nos amis, ils sont nos frères, ils sont ceci, ils sont cela. Mais dans leurs actions, en particulier au cours de la dernière année, ils ont fermé leurs frontières à nos familles, à nos personnes âgées, nos réfugiés qui ont trouvé refuge sur le territoire algérien. Vraiment, ils ont montré qu’ils ne se soucient pas beaucoup du peuple tamashek.»

A la question de savoir si, selon lui, l’Algérie a agi en faveur ou en défaveur du peuple tamashek, Alghabass Ag Intallah, qui se présente comme le leader du peuple tamashek, répond que «l’Algérie est comme tous les pays voisins qui comptent des populations touareg à l’intérieur de leurs frontières. Ils pensent que si les  Touaregs  maliens arracheront une position forte, les Touaregs algériens, libyens, nigériens feront de même. Donc, c’est le problème des pays voisins. C’est pourquoi le Niger tient tant à l’intervention militaire de la Cédéao (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)».

A une autre question pour savoir si Iyad Ag Ghaly, leader d’Ançar Eddine, entretient des relations avec le gouvernement algérien, Alghabass Ag Intallah dira : «Je ne le pense pas». Et d’ajouter : «Je ne pense pas que ce soit une relation qui l’oblige à prendre une décision pour le gouvernement algérien.»

Le leader du Mouvement islamique de l’Azawad, explique la création du MIA suite à une rupture avec le mouvement Ançar Eddine dirigé par Iyad Ag Ghaly «parce que nous n’avons pas les mêmes objectifs et nous avons notre propre territoire».

Le leader du MIA ajoute que «nous sommes prêts à discuter avec le Mali» et que «nous étions prêts pour cette discussion dès le début». «C’est notre stratégie. Et nous avons vu que tout le monde est d’accord avec nous. Donc, nous avons déclaré notre propre groupe autonome, qui est distinct de tous les autres groupes», a encore annoncé Alghabass Ag Intallah.

La décision de dissidence a été prise «au moment où Iyad Ag Ghaly a déclaré qu’il voulait rompre les négociations avec les autres. Parce que la position dont nous avions convenu ensemble était d’accepter des négociations et d’accepter que nous ayons nos limites. D’accepter que nous nous démarquons clairement des groupes terroristes.

Telles étaient nos positions. Peu à peu, nous avons senti que nous allions dans une direction sans perspective et pas claire, alors nous avons arrêté de faire partie d’Ançar Eddine», indiquera Alghabass Ag Intallah. Ce dernier dira que le mouvement qu’il dirige attend le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à Kidal, précisant entretenir «de bonnes relations avec le MNLA».

Mounir Abi