Le laxisme aidant: L’informel prospère à Béjaïa

Le laxisme aidant: L’informel prospère à Béjaïa

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La ville de Béjaïa et ses quatre coins donnent l’impression de vivre une activité commerciale des plus enviables inictant les plus hésitants à se mettre de la partie. L’informel attire de plus en plus.

Qui dit informel dit marché illégal, donc passible de sanctions régissant le commerce. A Béjaïa, ce n’est apparemment pas le cas puisque des commerces poussent un peu partout comme des champignons, au vu et au su de tout le monde.

Les commerçants légaux s’inquiètent, compte tenu des retombées négatives sur leur rentabilité. «Je vends des chaussures, je paie un loyer et les redevances nécessaires, et en face de moi un commerce informel me fait une rude concurrence sans avoir à honorer quoi que ce soit».

Cette sentence vient d’un commerçant du grand quartier Lakhmis, très fréquenté, notamment durant les périodes de fêtes. Comme lui, ils sont des centaines à vivre la même concurrence déloyale. Que ce soit en ville ou sur les Routes nationales, le commerce informel prospère. Sur les Routes nationales ce sont les marchés informels de fruits et légumes, installés sur les accotements de la route nationale aux entrées des cités urbaines. Ces marchés prospèrent depuis des années dans l’impunité. Ce sont des centaines d’étals qui sont installés, chaque jour, au vu et au su de tout le monde, à proximité des carrefours, des intersections, à l’ombre des palmiers, la vente des cultures maraîchagères et autres légumes suit sont train-train habituel, et les vendeurs ne son jamais inquiétés. Cette activité illégale, somme toute, qui, au-delà du fait qu’elle provoque une évasion fiscale importante alors que les collectivités peinent à trouver les ressources financières pour amorcer leur développement, provoque souvent des accidents mortels et gêne terriblement la circulation. Ce commerce illégal échappe donc au fisc, alors que les commerçants déclarés sont littéralement harcelés pour payer les impôts. «C’est à n’y rien comprendre!

Des marchands des fruits et légumes installent des étals de part et d’autre des RN 12, 09 et 26 pour vendre dans l’illégalité et l’impunité, transgressant la loi, alors que nous, les commerçants légaux, courbons l’échine sous le poids des impôts! Vous trouvez cela juste?», fulmine un commerçant de la ville de Tichy. Alors que l’État est censé lutter contre l’informel, voilà que celui-ci se tient au nez et à la barbe des autorités locales et des services de sécurité qui semblent tous aveugles! le comble reste les embouteillages que provoquent ces marchés informels auprès de qui les automobilistes marquent des haltes pour s’approvisionner en fruits et légumes, sans prévenir et dans une totale anarchie. Au vu de la situation, l’informel supplante le formel pour devenir le créneau le plus attractif. «Il ne me reste qu’à remettre mon registre du commerce et activer dans l’illégalité. C’est plus rentable et surtout point de harcèlement des services de contrôle et encore moins de redevances», conclut un autre commerçant, la mort dans l’âme.