Le lancement d’un dialogue politique en Syrie en stand-by Brahimi obtient une trêve pour l’Aïd

Le lancement d’un dialogue politique en Syrie en stand-by Brahimi obtient une trêve pour l’Aïd

Une trêve est annoncée pour la fête religieuse de l’Aïd El Adha. Si les combats s’arrêtent entre soldats et rebelles pendant cette période, il s’agira du premier cessez-le-feu respecté dans le conflit qui secoue la Syrie depuis 19 mois.

Le règlement du conflit syrien n’est pas pour demain et la mission de l’Algérien Lakhdar Brahimi risque de durer encore, car pour l’instant aucune solution n’est définitive pour mettre fin au bain de sang dans ce pays arabe, dont le bilan des violences a atteint les 35 000 morts depuis la mi-mars 2011, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Dans ce cadre, une trêve est annoncée pour la fête religieuse de l’Aïd El Adha. Ainsi, si les combats s’arrêtent entre soldats et rebelles durant la fête de l’Aïd, il s’agira du premier cessez-le-feu respecté dans le conflit qui secoue la Syrie depuis 19 mois, alors que le régime syrien n’a pas encore affiché sa disposition à aller vers un dialogue politique pour une sortie de la crise dans laquelle sombre le pays depuis plus d’une année.

Hier, le médiateur Lakhdar Brahimi a annoncé au Caire avoir obtenu l’accord du régime et des responsables rebelles sur une trêve pour l’Aïd El-Adha en Syrie où les bombardements et les combats se poursuivaient sans répit.

De leur côté, la plupart des responsables de la rébellion contactés par Brahimi ont accepté son appel à la trêve, selon le médiateur de l’ONU. A ce propos, le chef du Conseil militaire supérieur de l’ASL a déclaré hier : «L’Armée syrienne de libération (ASL) cessera le feu si le régime en fait de même.» Cependant, il a jugé peu probable que ce cessez-le-feu soit respecté par les troupes du président Bachar al-Assad. «Le régime a menti tant de fois.

C’est impossible qu’il applique la trêve même s’il dit qu’il le fera.» Dans ce cadre , les Affaires étrangères syriennes ont affirmé dans un bref communiqué que «la décision finale» sur un arrêt des violences serait «prise ce jeudi», ajoutant que «l’armée étudie l’arrêt des opérations militaires durant la fête de l’Aïd. Ce qui veut dire que rien n’est encore officiel sur une éventuelle trêve, vendredi prochain».

En attendant que les responsables syriens prennent la décision finale, le bilan des morts continue à s’alourdir, dépassant quotidiennement la centaine de morts. Il est à souligner que l’enjeu de cette trêve si jamais elle est respectée, dépasse les 48 heures de l’Aïd El Adha, car selon Brahimi, «en cas de succès de cette initiative modeste, on pourra mettre en place un cessez-le-feu d’une plus longue durée et lancer un processus politique».

Cependant, l’expérience duprédécesseur de Brahimi affirme que la trêve de l’Aïd pourra ne pas être respectée. Il est à rappeler dans ce cadre que le 12 avril dernier, un cessez-le-feu proclamé à l’initiative de Kofi Annan, le prédécesseur de  Brahimi, et pour lequel les deux belligérants avaient donné leur accord, avait volé en éclats au bout de quelques heures, même si les combats avaient baissé d’intensité.

Hier, l’aviation a repris ses raids sur Maaret al-Noomane (nord-ouest) où insurgés et soldats s’affrontent pour le contrôle d’une importante base militaire et d’une portion stratégique de l’autoroute Damas-Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH)

Pour sa part, l’ONU se prépare malgré tout à un éventuel arrêt durable des violences. L’ONU a annoncé travailler sur un projet de force de maintien de la paix.

Mais il doit être approuvé par les 15 membres du Conseil de sécurité, profondément divisés, Moscou et Pékin protégeant leur allié syrien en utilisant leur veto. Du côté de l’Algérie, Alger a appelé les parties en conflit en Syrie à répondre favorablement à la demande de Lakhdar Brahimi pour un cessez-le feu à l’occasion de la fête sacrée de l’Aïd el Adha.

Dans ce cadre, Amar Belani, porte-parole des AE a déclaré hier : «À 48 heures de la célébration de l’Aïd el Adha ( …), nous réitérons notre appel pressant aux frères syriens et nous les exhortons à accepter la mise en œuvre de la trêve proposée par  Lakhdar Brahimi, envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, afin de permettre au peuple syrien frère d’observer cette journée sacrée dans un climat de paix et de sécurité et de créer ainsi les conditions susceptibles d’ouvrir la voie à un processus politique visant à mettre fin au cycle de la violence et à prendre en charge les aspirations légitimes du peuple syrien.»

Pour rappel, Alger avait appelé, le 20 octobre dernier, une première fois à un cessez-le-feu «à l’occasion de l’Aïd El Adha et si possible au-delà».

Nacera Chennafi