Les premières quantités de poudre de lait sont arrivées il y a quelques jours au niveau du port d’Alger, a-t-on appris hier. Les transformateurs, notamment privés, attendent leurs quotas afin de rependre la production après un arrêt qui a dépassé trois semaines.
Cette conjoncture de crise profite actuellement aux distributeurs de poudre de lait destinée à la consommation qui ont augmenté les prix. Nous avons appris hier du président de la fédération des industriels de l’agroalimentaire, Ziani Abdelwaheb, que l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) a reçu il y a quelques jours les quantités de poudre de lait importé de pays européens, environ 1500 tonnes destinées aux différents producteurs transformateurs des wilayas du centre du pays.
Cette quantité sera répartie, selon notre source, afin d’estomper la tension actuelle sur le marché. Le lait pasteurisé conditionné en sachet n’est pas disponible en quantités voulues et les unités publiques peinent à couvrir les besoins du marché. Cela a provoqué une véritable crise, laissant les consommateurs désemparés et obligés d’acheter d’autres produits, à l’exemple de la poudre destinée à la consommation importée et conditionnée par des privés algériens et étrangers.
Cependant, depuis le déclenchement de la crise du lait, les prix de ces produits ont connu une hausse incroyable. La boîte de 500 grammes de la qualité Loya a vu son tarif passer de 235 dinars à 255 dinars, et parfois elle n’est pas disponible chez les commerçants.
La forte demande sur cet aliment est à l’origine de cette hausse, nous a expliqué hier le président de la fédération des industriels de l’agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), ajoutant que les révisions des prix ont été prises par les grossistes et non par les producteurs qui continuent à commercialiser leurs productions selon l’ancien tarif.
Le responsable de la Cipa a indiqué que les producteurs de lait pasteurisé n’ont pas reçu leurs quotas de poudre de lait depuis des mois, suspendus par l’Onil, à cause de l’utilisation de cette matière pour la production de produits dérivés. Une accusation réfutée catégoriquement, il y a quelques jours, sur nos colonnes, par les transformateurs privés. Ces derniers ont carrément réduit leurs activités et mis au chômage leurs employés.
Des laiteries ont opté également pour la fermeture jusqu’à nouvel ordre. Selon M. Ziani, «les choses vont rentrer dans l’ordre dans une semaine, et possible dans deux à trois jours, avec l’arrivage de la poudre de lait importée de l’Europe.
Une réunion de coordination n’est pas à écarter entre les responsables de l’Onil et les transformateurs afin de trouver un compromis autour de la gestion de cette crise». Pour rappel, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a obligé les laiteries publiques à couvrir 50% des besoins du marché en lait.
Le département de Rachid Benaïssa a exigé également l’intégration du lait cru dans l’industrie du lait. Toutefois, les producteurs soulèvent le problème de la collecte qui demeure le maillon faible de la filière. Le but étant de réduire la facture d’importation. L’expérience vécue ces derniers jours a démontré que l’importation de la poudre demeure indispensable.
Farouk Belhabib