Le recours de l’Algérie aux importations tous azimuts pour faire face aux besoins de première nécessité de sa population, hypothèque une de ses priorités: l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
L’hémorragie est loin d’être stoppée. La facture des importations de lait qui avait atteint quelque 700 millions de dollars en 2012 devrait exploser. Les quatre premiers mois de l’année 2013 ont amplifié le phénomène de la hausse des importations globales. Celles du lait de transformation ont atteint 423,4 millions de dollars du 1er janvier au 30 avril alors que pour la même période de l’année 2012 elles avaient affiché 371 millions de dollars. Soit une hausse de 14,12%. Il faut rappeler que l’Etat injecte 46 milliards de dollars, au titre de soutien, dans la filière lait.
Les objectifs assignés à ce «dopage financier» consistent en premier lieu à réduire la facture des importations. Paradoxalement c’est le phénomène inverse qu’il a produit. «En volume, les quantités de lait importées ont atteint 112.373 tonnes les quatre premiers mois de 2013, contre 94.877 tonnes à la même période de l’année 2012, également en hausse de 18,44%», indiquent les chiffres rendus publics par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.
Cette tendance à la hausse n’a fait que se confirmer depuis le début de l’année. Elle s’en est allée crescendo. 11% durant le premier trimestre de 2013. les importations de lait ont totalisé 314,8 millions en hausse de 11,7%, alors qu’en 2012, la facture avait atteint quelque 700 millions de dollars.
Ce recours de l’Algérie aux importations tous azimuts pour faire face aux besoins de première nécessité de sa population hypothèque une de ses priorités: l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Le mois sacré du Ramadhan qui débutera dans près dun mois est synonyme part à une demande abondante et faire face en même temps à une flambée des prix des fruits et légumes, des viandes, des légumes secs…Il doit donc inévitablement contribuer à une hausse exceptionnelle mais attendue de la facture des produits alimentaires.
D’autant plus que les quatre premiers mois de l’année 2013 ont été marqués par une hausse généralisée des produits importés. Près de 19% de plus par rapport à la même période de l’année 2012.
La facture des importations alimentaires ayant connu un bond spectaculaire de plus de 36% au mois d’avril. «La facture des produits alimentaires qui occupent la 3e position dans la structure des importations globales algériennes, s’est élevée à 3,34 milliards de dollars (mds usd), contre 2,81 mds usd durant la même période de 2012» avaient indiqué les services du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) dans une dépêche datée du 22 mai 2013 répercutée par l’APS.
La plupart des principaux produits alimentaires, importés au mois d’avril, ont vu leur prix s’envoler. Ceux des légumes secs qui a augmenté de plus de 90% (91,2% exactement) a, par contre explosé. Le montant de cette catégorie de produits importés dont le montant s’est élevé à 12,9 millions de dollars au mois d’avril 2012 est passé à 24,8 millions de dollars au mois d’avril 2013. Pour une valeur de 141,9 millions usd, les importations de sucre ont grimpé de 55%. Celles des céréales, semoule et farine ont affiché un bond de 40,5% pour 340 millions usd. Les hausses les moins impressionnantes avaient été enregistrées par les viandes (+9,74% à 18,48 millions usd) les laits et les produits laitiers (près de 2% représentant un montant de 119 millions usd).
Les importations de café et de thé avaient échappé à ce phénomène en reculant de 36%. A ce rythme, la facture des importations qui a atteint 46,80 milliards de dollars en 2012 qui est sur le point d’exploser met encore un peu plus en exergue la problématique de l’autosuffisance alimentaire.