Le lâcher d’eau du barrage de Beni Harroun, un évènement « historique » pour les riverains

Le lâcher d’eau du barrage de Beni Harroun, un évènement « historique » pour les riverains

Les riverains du barrage de Beni haroun (Mila) et le personnel de surveillance et d’exploitation de cette ouvrage qui a atteint le niveau record d’un milliard de m3 ont vécu comme un évènement « historique », le « baptême » du dispositif d’évacuation de crues qui a permis de libérer les trop-pleins vers l’oued El Kebir.

Cette opération, la première depuis l’inauguration du barrage en 2007, qui a attiré dimanche dernier l’attention des médias, principalement pour son intérêt technique, a revêtu pour la plupart des citoyens de la commune d’Amala et de toute la daïra de Grarem-Gouga, une importance exceptionnelle, compte tenu de l’impact de cette infrastructure sur la région.



Ils étaient nombreux, dimanche dernier dès 6 h 30, à être là, munis d’appareils photos et de caméras vidéo pour fixer l’évènement pour la postérité, ou simplement pour admirer le jet impressionnant de l’évacuateur qui s’ouvre pour la première fois pour réguler le stockage du barrage qui a atteint ses capacités limites, couvrant environ une superficie de 5.000 hectares.

Un employé des équipes de surveillance du barrage a indiqué à l’APS que ses trois enfants se sont réveillés aux aurores, pour assister au « spectacle » et se faire prendre en photo devant le barrage, avec l’arrière fond de l’extraordinaire cascade bien en vue, une photographie qui sera conservée soigneusement, pour que plus tard, chacun dira, « j’y étais! », commente Khaled, le père de ces jeunes lève-tôt.

En ce jour marquant dans l’histoire du barrage géant de Beni Haroun, le spectacle est saisissant dans toute la vallée enneigée de l’Oued El Kebir, entre Mila et Grarem, toute immaculée autour du lac du barrage qui s’étale pratiquement, depuis les limites de la wilaya de Jijel, au nord, à celles de la wilaya de Constantine, au sud.

Dans toute la vallée, les citoyens, agriculteurs, commerçants, travailleurs de toutes conditions, sont fiers de l’atout exceptionnel que constitue désormais le barrage pour la région, « en dépit du désagrément que leur cause parfois, l’humidité et le brouillard », souligne Khaled qui affirme que les jeunes attendent beaucoup du développement futur du tourisme dans la région, avec les activités qui peuvent se développer à l’avenir dans cette zone.

Certes, pour l’heure, le tourisme demeure timide, se limitant aux fameuses brochettes de Grarem, à quelques visiteurs des thermes de Beni Haroun qui sont en voie de réaménagement, ou à des jeunes sur les bords des routes, proposant des poissons pêchés dans le lac, des bouquets de fleurs annonçant déjà le printemps, ou des légumes de saison.

Abdelhamid Ch., un vieil agriculteur venu admirer le jet de l’évacuateur était affirmatif : « le Beni Haroun a déjà apporté l’espoir pour toute la population » car, explique-t-il, « autrefois les jeunes ne pensaient qu’à émigrer, et puis la terre ne suffisait plus, depuis longtemps, pour faire vivre tout le monde ».

Désormais, les projections de l’investissement sont là pour donner des contours concrets à cet espoir. L’on évoque des sports nautiques, des sports de montagne, des infrastructures hôtelières, l’agriculture bio, l’artisanat et les gîtes ruraux.

« Cela dépend aussi de l’imagination et de l’audace de la jeunesse », commente encore le vieux Abdelhamid pour qui « l’optimisme est avant tout un devoir citoyen ».