Le lac des Oiseaux et les marais de la Mékhada (El Tarf), seules zones humides situées en dehors du parc national d El Kala

Le lac des Oiseaux et les marais de la Mékhada (El Tarf), seules zones humides situées en dehors du parc national d El Kala

Le lac des Oiseaux et les marais de la Mékhada, deux zones humides classées d’importance internationale, sont les seules situées en dehors des limites du parc national d’El Kala (PNEK). Le lac des Oiseaux est un étang d’eau douce de 170 hectares situé à quelque 200 m de la RN 44 (El Tarf-Annaba). Ses apports en eau se font naturellement par les eaux superficielles de ruissellement du bassin versant et des eaux souterraines.

Classé site Ramsar en 1999, ce lac a un intérêt particulier pour les ornithologues et les scientifiques qui le considèrent comme une école pour leurs travaux de recherche et de dénombrement des oiseaux d’eau qui y séjournent. Malgré sa dimension relativement réduite en comparaison avec les autres lacs de la région, il accueille des milliers d’oiseaux d’eau chaque année.

Selon M. Faouzi Haou, ingénieur chargé des opérations de dénombrement des oiseaux d’eau au PNEK, ce lac accueille annuellement quelques 8.000 volatiles parmi lesquels les canards pilet, souchet, siffleur, les fuligules morillon, nyroca, ainsi que les sarcelles d’hiver et d’été.

L’on a également décompté des spatules, des érismatures à tête blanche (oiseau rare, en voie de disparition) et des tadornes de belon. Le lac des Oiseaux est le plan d’eau qui se prête le mieux aux observations d’oiseaux comme il est également un véritable indicateur de l’évolution de différentes espèces volatiles.

Le lac des Oiseaux dans lequel les oiseaux se sentent en sécurité, protégés du braconnage par la proximité du village éponyme, est facilement abordable par la RN 44 ou par le chemin de wilaya qui relie le chef-lieu de la commune

à l’agglomération secondaire de Sebaa. M. Haou a également indiqué que les facilités d’accès au lac constituent l’une des principales raisons pour sa constante utilisation pour les classes vertes et par les amateurs de découverte des oiseaux d’eau.

Les marais de la Mékhada, situés non loin de là, couvrent de leur côté une superficie évaluée à 8.900 hectares. Classé site Ramsar d’importance internationale en 2002, cet étang est alimenté par les oueds « Bounamoussa » et « Kébir » et par le bassin versant du mont Bouabed.

C’est un marais d’eau douce à l’exception de sa partie située en aval dont les eaux sont saumâtres en raison de son contact avec la mer au niveau de l’embouchure de la Mafragh, d’une profondeur ne dépassant guère un mètre, et qui est submergé d’une riche végétation, de sols détrempés et de marais perdus dans les aulnaies. Sa partie centrale où se rencontrent les deux oueds indiqués plus haut est difficilement accessible et la végétation y est abondante. Plusieurs espèces

d’oiseaux d’eau peuvent y être aperçues : canards siffleurs, oies cendrées, hérons crabier, aigrette garzette, grands butors, le grèbe castagneur et autres.

Des milliers d’oiseaux d’eau se rassemblent sur ces étangs pour offrir un spectacle superbe, riche en couleurs qui émerveille aussi bien les ornithologues que les profanes.