La flambée des prix n’épargne plus aucun produit alimentaire et la sardine n’est pas en reste. Son prix a dépassé, depuis plusieurs semaines et à travers les différents marchés des villes côtières, la barre des 500 DA.
Les intempéries que connait le pays depuis plusieurs semaines ont accentué le déséquilibre entre l’offre et la demande. A la place des Trois horloges de Bab El Oued à Alger, le prix de la sardine a été fixé à 500 DA. « Les vendeurs n’y sont pour rien. C’est à cause des dernières intempéries qu’a connues le pays et durant lesquelles les pêcheurs n’ont pas travaillé. C’est ce qui a fait que les prix de la sardine augmentent, car elle s’est raréfiée dernièrement », nous dira un marchand rencontré sur les lieux qui expliquera que depuis 2010, le prix moyen de la sardine se situe autour des 200 DA le kilo contre 80 DA dix ans avant et contre 30 DA durant les années 1990.
Même prix est affiché au niveau des marchés de la ville de Koléa, de Tipaza et à Souk Eltnine dans la wilaya de Bejaia et la situation est quasiment pareille dans toutes les villes côtières algériennes. M. Daoud, vendeur de poisson à Souk El Tnine a l’habitude de s’approvisionner au niveau de Jijel, mais faute de disponibilité, il s’est orienté vers la pêcherie de Béjaia. Contacté par téléphone, il dira que le casier de la sardine est cédé ces derniers jours à 11 000 dinars, soit 450 dinars le kilo et en le revendant il ne prend que 50 dinars de marge.
Ce marchand estime, par ailleurs, que les quantités de sardines capturées « sont très peu », voire même insuffisante pour satisfaire les besoins de la wilaya. «Ces les pêcheurs qui contrôlent les prix. Nous fixons le prix du kilo en fonction du prix du casier et celui-ci coûte actuellement très cher », se justifie M. Daoud.
APOCE : Appel au boycott commercial de la sardine
Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce), a indiqué que la hausse des prix de la sardine a commencé, il y a déjà 3 années. « Il n’y a pas seulement la règle de l’offre et la demande qui fixe les prix, d’autres paramètres contribuent à la flambée des prix », a-t-il affirmé tout en citant, entre autres, la spéculation, le monopole, les intermédiaires, le jet des surplus des quantités pêchées…etc.
Devant cette flambée, l’Apoce lance un appel à l’adresse des consommateurs pour boycotter les poissons en général et la sardine en particulier qui est devenue un produit de luxe après avoir été pour très longtemps le plat du pauvre.
Nous avons essayé de prendre contact avec le ministère, mais sans succès.
Noreddine Izouaouen