Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, condamné à six mois de prison en novembre, restera en détention en jusqu’au verdict de son procès en appel, le 30 janvier, a annoncé samedi son avocate Radhia Nasraoui, rapportant la décision du juge Mohamed Ali Chouika.
Accusé de l’agression d’une femme, il a été arrêté en octobre. Niant les faits, il s’est dit victime d’une machination.
« Le harcèlement du régime à mon encontre n’a pas cessé depuis 1990 et je suis victime d’une affaire politique, ce que le monde entier sait », a-t-il déclaré devant la Cour d’appel.
Selon Amnesty International, il souffre de diabète, de diarrhée chronique et du syndrome de Chushing, qui provient d’un désordre hormonal.
Ses proches, qui lui ont rendu visite au début du mois à la prison de Seliana, au nord-ouest de Tunis, se sont dits choqués par son état de santé.
« Il souffre beaucoup (…), les seules armes qu’il nous reste, ce sont nos corps », a déclaré à Reuters sa femme, Azza Zarrad. Elle a précisé qu’elle-même, ses cinq frères et ses deux soeurs cesseraient de s’alimenter jusqu’à ce que le journaliste soit libéré. « Nous avons choisi de mourir ou de vivre dignement », a-t-elle dit.
Les autorités tunisiennes ont démenti que Taoufik Ben Brik, opposant déclaré au président Zine al-Abidine Ben Ali, ait été emprisonné pour des raisons politiques.
Agé de 49 ans, le journaliste collabore avec plusieurs journaux français. Il a observé en 2000 une grève de la faim pour obtenir un passeport, qui lui avait été délivré.
Tarek Amara, version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief