Décédé dimanche dernier à l’hôpital Cochin de Paris des suites d’une longue maladie, le célèbre journaliste et écrivain, Abdelkrim Djaâd, a été enterré, hier, dans son village natal, à Ighil Ali, en Basse-Kabylie, en présence d’une foule nombreuse venue l’accompagner à sa dernière demeure et lui rendre un ultime hommage. Le chef-lieu de la daïra d’Ighil Ali est devenu, en l’espace d’une journée, un lieu de pèlerinage, où de nombreux citoyens commençaient à affluer dès les premières heures de la matinée.
Le siège de l’association culturelle dénommée Taos-Amrouche, une autre figure emblématique du combat identitaire, native aussi de la région, où la dépouille mortelle est exposée, grouillait de monde. Même constat au domicile parental du défunt, situé à quelques encablures de là. Vers 11h30, le cercueil de la dépouille de feu Djaâd, drapé de l’emblème national, sera transféré vers la mosquée jouxtant le siège de l’APC d’Ighil Ali, où les présents aux obsèques pouvaient voir une dernière fois le visage du défunt et s’incliner devant sa mémoire. Moins d’une heure plus tard, la dépouille mortelle sera transportée à sa dernière demeure, accompagnée d’une véritable marée humaine. Après avoir parcouru quelques dédales du village, la foule, constituant le convoi funèbre, se rejoindra au petit cimetière d’Ighil Ali, situé derrière le siège de l’association Taos-Amrouche. L’inhumation de la dépouille de l’enfant prodige de la tribu des Ath Abbas s’est déroulée dans une ambiance marquée par l’émotion et la consternation.
Certains de ses amis, à l’instar de l’actuel ministre du Commerce, Amara Benyounès, n’ont pas pu contenir leurs larmes. L’on a remarqué aussi la présence du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et du représentant du ministre de la Communication, Ahmed Benzelikha, un ancien journaliste et écrivain, dont l’un de ses ouvrages a été justement consacré au parcours journalistique de feu Abdelkrim Djaâd. “J’ai connu le défunt d’abord à travers ses écrits puisque je lui ai consacré une partie de mon livre intitulé Presse algérienne : Éditoriaux et démocratie, puis à travers aussi ses chroniques parues dans l’hebdomadaire Algérie Actualité, sous le titre générique ‘Vice Versa’, et où, outre un style percutant, il a accompagné durant des années la vie politique et sociale des Algériens avec beaucoup d’intelligence. Nous saluons sa mémoire aujourd’hui. Que Dieu ait son âme et lui accorde Sa Grande Miséricorde”, nous a témoigné M. Benzelikha.
De nombreux autres journalistes dont des anciens collègues et amis du défunt, à l’image de Nadjib Stambouli, Ahmed Halli, Mustapha Hammouche…, ont tenu à assister aux obsèques de leur défunt ami, ravi aux siens à l’âge de 65 ans. Enfin, on déplore la défection des autorités de la wilaya de Béjaïa qui ont brillé par leur absence.
K. O