Hannachi, la partie visible de l’iceberg.
Est-ce la fin du rêve chez les Verts ? La question mérite d’être posée au vu du ras-le-bol généralisé qui anime les uns et les autres.
Que ce soit les supporters ou les médias, on tire tous dans le même sens et tout le monde réclame du mouvement, à défaut de changements radicaux.
Même la télévision algérienne a abondé dans le même sens, en réservant, et ce, pour la première fois de son existence, un sujet brûlant sur les Verts, dans le 20h de surcroît ! C’est dire que même les autorités supérieures du pays commencent à se poser des questions sur le comportement des joueurs de l’EN, qui narguent la presse nationale et qui s’offrent généreusement aux médias étrangers.
Hannachi, la partie visible de l’iceberg
La lecture qu’on peut faire de ce brûlot télévisuel unique dans les annales de l’unique est que les hautes autorités du pays pensent à s’éloigner de quelques pas de la FAF et de l’EN.
Ceci, en raison des mauvais résultats des Verts, mais aussi à cause de certaines pratiques émanant des uns et des autres qui n’associent le peuple que lors des victoires.
Et encore ! Il faut dire que les relations entre la FAF et certaines parties se sont dégradées de manière significative ces derniers temps, au point de frôler le clash frontal, comme n’a pas hésité à le faire Moh Cherif Hannachi, qui s’est élevé contre ce qu’il a appelé les traîtres qui poignardent leurs compatriotes dans le dos.
«On a aussi le droit d’être associé à l’EN», dixit un haut responsable de l’Etat »
Le président de la JSK, qui prépare sa demi-finale de la Ligue des champions n’est, certes, que la partie visible de l’iceberg. En effet, il y a également d’autres personnes qui en veulent à Raouraoua et surtout à certains joueurs de l’EN qui ont fini avec le temps et les défaites par titiller les sensibilités de beaucoup de gens. Et l’on ne parle pas uniquement des journalistes, bien que ceux-ci fassent partie des premiers révoltés dans cette histoire.
On vise plutôt les détenteurs du pouvoir, qui se sont sentis marginalisés, du fait que l’EN soit devenue l’affaire d’un groupe très restreint. Il est vrai que les statuts de la FIFA couvrent parfaitement la FAF et ne tolèrent aucune ingérence d’où qu’elle vienne.
Mais les décideurs qui mettent gracieusement les infrastructures de l’Etat au service de la FAF et de l’EN estiment, comme nous l’ont dit certains d’entre eux, «avoir le droit d’être associés à l’équipe qui représente l’Algérie. Que serait le match d’Oum Dourman sans l’engagement de l’Etat ?», se demande-t-on.
Pas normal de passer du trop lisse au trop rugueux
C’est ce «rictus» retenu publiquement qui nous pousse à nous poser des questions à notre tour, sur les relations futures entre la FAF et l’Etat. Car bien que les responsables de l’ENTV aient reçu des instructions strictes pour mettre à nu bon nombres d’anomalies dans la société et les structures de l’Etat, on a du mal à croire que le fait de montrer autant de virulence dans l’édition phare de la télévision nationale ne soit pas dicté par ceux qui ont une dent contre la FAF ou les joueurs de l’EN. Les mentalités ne pouvaient pas changer aussi radicalement, passant du trop lisse traditionnel au trop rugueux, l’espace d’un temps aussi court. Forcément, il y a anguille sous roche.