Le jour où ils ont atteint le plus haut pavé en Tunisie et en Egypte : les Frères Musulmans au seuil du pouvoir

Le jour où ils ont atteint le plus haut pavé en Tunisie et en Egypte : les Frères Musulmans au seuil du pouvoir

Mohamad Morsi, le nouveau président islamiste égyptien a annoncé son intention de renouer les relations entre l’Egypte et l’Iran, interrompues depuis trente deux ans. Le président a rendu publique son intention, lundi, dans une déclaration à l’agence iranienne PARS, au lendemain de son élection à la tête de l’état, la première d’un nom militaire depuis la chute de la mponachie en 1952 M. Morsi a estimé que le rétablissement des relations entre le Caire et Téhéran instaurerait « un meilleur équilibre de la pression » dans la zone..

Au seuil du pouvoir, les Frères Musulmans devront faire le dur apprentissage de la gestion quotidienne des conflits sociaux du pays et veiller à la neutralisation des interférences externes dans la détermination de la nouvelle diplomatie égyptienne; un fait qui suppose la prise en compte des profondes aspirations d’un peuple frondeur et tombeur de la dictature et les impératifs de puissance que commande la restauration de la position de l’Egypte dans le Monde arabe. Sur fond de concurrence avec la mouvance rivale salafiste, cette épreuve est infiniment plus redoutable que près de cinquante ans d’opposition déclamatoire souvent à connotation sinon démagogique à tout le moins populiste.

Deux vidéos dévoilent ce que Nasser pensait de Frères Musulmans
En Egypte, les partis religieux ont totalisé près des deux tiers des sièges du Parlement. En Tunisie En-Nahda a raflé 41,47% des sièges et au Maroc, les islamistes ont obtenu 107 des 395 du parlement. La montée en puissance des Frères musulmans dans le Monde arabe à la faveur des consultations post printemps arabe, sur fond de drainage massif de pétrodollars, remet en mémoire les relations conflictuelles entre Nasser, à l’époque le chef charismatique du combat nationaliste arabe, et la confrérie, la plus ancienne formation politique d’Egypte, et sans doute du Monde arabe.
Sur la 1ère vidéo
Nasser indique avoir cherché à nouer une coopération avec les Frères musulmans d’Egypte, en 1953, à son arrivée au pouvoir: La première revendication de responsable de la confrérie a été d’imposer le port du voile aux personnes de sexe féminin. «J’ai refusé car je considérai cela comme un retour en arrière. Mon interlocuteur n’avait pas réussi à imposer le voile à sa propre fille et il voulait l’imposer aux dix millions de femmes égyptiennes».
Sur la 2eme vidéo
«L’impérialisme et le colonialisme ont fourni armes et argent aux Frères Musulmans. Lors d’un de mes entretiens avec le dirigeant de la confrérie, l’homme à barbe m’a déclaré que le socialisme est contre la religion. …
Réponse de Nasser: Mais la religion prescrit elle que le pouvoir soit détenu exclusivement par une seule famille , que cette famille dispose de toutes les ressources du pays et de réduire l’ensemble de la population au statut d’esclaves?
Un des aspects de la question, notamment la collaboration avec les Etats-Unis et l’Arabie saoudite a été traité dans «Les Révolutions arabes et la malédiction de Camp David» René Naba, Editions Bachari Mai 2011 (1).
Quand la CIA finançait les Frères musulmans
De son côté, le journaliste Ian Hammel a apporté des informations complémentaires dans un article paru dans l’hebdomadaire français le Point en date du 6 décembre 2011 et intitulé «Quand la CIA finançait les Frères musulmans».
Dans le papier de Ian Hammel, on y lit notamment: «Les services secrets américains ont longtemps soutenu la confrérie, née en 1928 en Égypte. Saïd Ramadan, mort à Genève en 1995, fondateur des Frères musulmans et père de Hani et Tariq Ramadan.
Le Fonds E 4320, conservé aux archives fédérales à Berne, concerne Saïd Ramadan, le gendre d’Hassan Al-Banna, fondateur des Frères Musulmans égyptiens.
Poursuivi par le régime nassérien, réfugié en Suisse en 1959, Siad a crée le Centre Islamique de Genève, le premier institut de ce genre en Europe. Il est par ailleurs l’un des fondateurs de la Ligue Islamique Mondiale inspirée parles Saoudiens.
Une note confidentielle des services secrets suisses datant du 17 août 1966 évoque la « sympathie » de la BUPO, la police fédérale sur la protection de l’État, pour Saïd Ramadan. Elle ajoute: « Il est très certainement en excellents termes avec les Anglais et les Américains. » Un autre document, daté du 5 juillet 1967, se montre encore plus précis. Saïd Ramadan est présenté comme un « agent d’information des Anglais et des Américains.
De plus, je crois savoir qu’il a rendu des services – sur le plan d’informations – à la BUPO. »
Toujours est-il qu’une réunion, présidée par le chef du service du Ministère public fédéral, du 3 juillet 1967, décide d’accorder un permis de séjour à Saïd Ramadan, alors que ce dernier aurait dû être expulsé le 31 janvier 1967. Les raisons de cette tolérance ? La possibilité « que les amis de Saïd Ramadan prennent le pouvoir dans les mois à venir dans l’un ou l’autre État aujourd’hui qualifié de progressiste ou socialiste ».
Saïd Ramadan et le président américain
Ces documents déclassés vont dans le même sens que l’ouvrage publié en septembre dernier par le journaliste américain Ian Johnson, lauréat du prix Pulitzer, Une mosquée à Munich. Les nazis, la CIA et la montée des Frères musulmans en Occident (*), on découvre que les Allemands, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont utilisé les Tchétchènes, les Kazakhs, les Ouzbeks, les musulmans vivant en URSS contre les communistes athées. Les Américains ont ensuite pris le relais, soutenant les islamistes contre le bloc communiste et ses satellites. En juillet 1953, une délégation de musulmans est invitée aux États-Unis, et reçue à la Maison-Blanche, parmi eux Saïd Ramadan.
Le 28 octobre 2011, dans un article intitulé « Le rôle mobilisateur de Saïd Ramadan », le site francophone Oumma.com montre la photo du président Dwight Eisenhower entouré des membres de la délégation. Saïd Ramadan est à sa droite.
Le président américain estime que, dans ses relations avec les dirigeants arabes, « notre foi en Dieu devrait nous donner un objectif commun : la lutte contre le communisme et son athéisme », relève Ian Johnson. Quelques années plus tard, Saïd Ramadan, réfugié en Europe, traite avec Bob Dreher, un agent de la CIA installé à Munich.
Saïd Ramadan obtient en 1959 un doctorat en droit de l’université de Cologne pour sa thèse La charia, le droit islamique, son envergure et son équité. Il brûle d’envie d’étendre son influence à l’Europe entière. « Installé à Genève, il considérait Munich, à une journée de route de son domicile, comme l’endroit idéal où établir une sorte de base avancée », lit-on dans Une mosquée à Munich.
La CIA finançait-elle directement Saïd Ramadan et les Frères musulmans en Europe? Ian Johnson reste prudent, dans la mesure où une partie des archives de l’agence de renseignements ne peut être consultée. « Tout indique que Dreher et l’Amcomlib eurent recours aux moyens financiers et politiques à leur disposition pour donner un coup de pouce au principal représentant des Frères musulmans en Europe », écrit-il.
L’Amcomlib, ou American Committee for Liberation from Saïd Ramadan, de nationalité égyptienne, voyageait à cette époque avec un passeport diplomatique jordanien. Apparemment, le gendre d’Hassan el-Banna ne manquait pas de subsides, Une mosquée à Munich raconte ainsi qu’il roulait en Cadillac (2).
Décédé en 1995 à Genève, Saïd Ramadan est notamment le père de l’islamologue Tariq Ramadan, et de Hani Ramadan, qui lui a succédé à la tête du Centre islamique de Genève. Interrogé sur les liens éventuels de son père avec les services secrets américains et européens, ce dernier n’a pas souhaité nous répondre.
Rached Ghannouchi
Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien An Nahda, longtemps la bête noire des Occidentaux, s’est vu distingué par le magazine Foreign Policy comme «l’un des plus grands intellectuels de l’année 2011».
Parmi ces 100 plus grands intellectuels figurent une brochette de belliciste à tout crin: Dick Cheney, ancien vice-président de George Bush jr, un des artisans de l’invasion de l’Irak, de même que Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat de George Bush, le sénateur John Mac Cain, le président français Nicolas Sarkozy, le couple Bill et Hilary Clinton, le ministre de la défense de Bush jr et de Barack Obama, Robert Gates, le premier ministre turc Recep Teyyeb Erdogan et l’incontournable roman enquêteur Bernard Henri Lévy.
Et sur le plan arabe, outre Rached Ghannouchi, figurent Waddah Khanfar, l’ancien directeur islamiste de la chaine Al Jazira, époux de la nièce de Wasfi Tall, l’ancien premier ministre jordanien bourreau des Palestiniens lors du septembre noir jordanien de 1970, Waël Al-Ghoneim, responsable pour l’Egypte du moteur de recherche américain Google et animateur du soulèvement égyptien sur Facebook, ainsi que l’ancien Directeur de l’agence atomique de Vienne Mohamed Baradéï et le politologue palestinien Moustapha Barghouti, que nous aurions souhaité être distingué par un autre aréopage que Freedom House ou Global Voice Project.
Rached Ghannouchi a mis à profit son séjour pour rendre visite au « Washington Institute for Near East Policy», très influent think tank fondé en 1985 par M. Martin Indyk, auparavant chargé de recherche à l’American Israel Public Affairs Committee ou AIPAC, le lobby israélien le plus puissant et le plus influent aux Etats-Unis.
Le chef islamiste, longtemps couvé médiatiquement par la Chaine Al Jazira, a pris soin de rassurer le lobby pro israélien quant à l’article que lui-même avait proposé d’inclure dans la constitution tunisienne concernant le refus du gouvernement de collaborer avec Israël.
En trente ans d’exil, cet ancien nassérien modulera sa pensée politique en fonction de la conjoncture, épousant l’ensemble du spectre idéologique arabe au gré de la fortune politique des dirigeants, optant tour à tour, pour le nassérisme égyptien, devenant par la suite adepte de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny (Iran), puis de Hassan Al Tourabi (Soudan), pour jeter ensuite son dévolu sur le turc Recep Tayeb Erdogan, avant de se stabiliser sur le Qatar, soit sept mutations, une moyenne d’une mutation tous les quatre ans.
Du grand art qui justifie a posteriori le constat du journaliste égyptien Mohamad Tohi3ma «Les Frères Musulmans, des maitres dans l’art du camouflage et du contorsionnement mercuriel», article paru dans le journal libanais «Al Akhbar» en date du 1er octobre 2011 reprenant une tribune de Mohamad Tohi3ma, directeur du quotidien égyptien «Al Hourriya». Du grand art. En attendant la prochaine culbute. La prochaine chute ?
Au seuil du pouvoir, les Frères Musulmans d‘Egypte devraient faire preuve d’innovation, par le dépassement du conflit idéologique qui divise le pays depuis la chute de la monarchie, en 1952, en une sorte de synthèse qui passe par la réconciliation de l’Islam avec le socialisme.
Cesser d’apparaitre comme la roue dentée de la diplomatie américaine dans le Monde arabe, en assumant l’héritage nassérien avec la tradition millénaire égyptienne, débarrassant la confrérie de ses deux béquilles traditionnelles ayant entravé sa visibilité et sa crédibilité, la béquille financière des pétromonarchies rétrogrades et la béquille américaine de l’ultralibéralisme.
Sous la direction de la confrérie, l’Egypte, épicentre du Monde arabe, devrait prendre en outre l’initiative historique de la réconciliation avec l’Iran, le chef de file de la branche rivale chiite de l’Islam à l’effet de purger le non dit d’un conflit de quinze siècle résultant de l’élimination physique des deux petits fils du prophète, Al-Hassan et Al-Hussein, acte sacrilège absolu fruit sinon d’un dogmatisme, à tout le moins d’une rigidité formaliste.
Répudier la servilité à l’égard des Etats-Unis, bannir le dogmatisme régressif sous couvert de rigueur exégétique, concilier Islam et diversité, en un mot conjuguer Islam et modernité…Tel est le formidable défi des Frères Musulmans au seuil du pouvoir dont la réussite pourrait conférer une légitimité durable et un magistère moral indiscutable à une confrérie dont la mutation pourrait impulser une dynamique de changement à l’épicentre de la gérontocratie pétro monarchique du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite, le foyer de l’intégrisme et de la régression sociale, condition indispensable au relèvement du Monde Arabe.
En Egypte, «la situation est définitivement pire que sous l’ancien régime»
Le projet de Constitution des Frères musulmans aurait recueilli selon des résultats officieux 64% de votes favorables lors du référendum qui s’est tenu en Egypte en deux phases, le 15 décembre et ce samedi 22 décembre. L’opposition dénonce des fraudes et devrait faire appel du résultat avec peu de chances de succès. Elle craint maintenant ouvertement l’instauration d’une dictature islamiste en Egypte d’autant plus que les Frères Musulmans se sont alliés pour ce référendum avec les salafistes encore plus radicaux.
Les libertés individuelles sont déjà fortement menacées dans le pays comme le montre ce reportage de The Telegraph. Le quotidien britannique raconte l’histoire de Alber Saber, aujourd’hui en danger d’être condamné à mort. Quand sa mère a appellé la police pour le protéger d’une foule qui voulait lyncher ce chrétien et l’accusait d’athéisme et de manque de respect pour le prophète Mohammed. Mais la police au lieu d’assurer sa sécurité l’a arrêté. Elle l’a jeté en prison et a encouragé les autres prisonniers à l’attaquer et le passer à tabac. La police l’a conduit devant un tribunal qui l’a condamné à trois de prison. Ce n’est qu’un début, il est sous la menace d’acusations plus graves qui pourraient le conduite à être condamné à mort
Sa mère, Kariman Ghali, ne cesse de pleurer après chaque visite à la prison. «Il avait du sang partout sur ces vêtements… Les policiers ont dit aux autres prisonniers qu’il a insulté le prophète: «nous voulons voir ce que vous pouvez faire avec lui».
Quelqu’un l’a même frappé avec un rasoir». Selon sa mère, Alber Saber a été seulement arrêté parce qu’il a posté sur sa page Facebook une photo d’une bannière agitée par les manifestants sur la place Tahrir au Caire qui dénonce le détournement de la révolution, qui a chassé le dictateur Hosni Moubarak, par les Frères Musulmans.
Les opposants à la nouvelle constitution qui vient d’être adoptée (défenseurs des droits de l’homme, partis politiques non religieux, chrétiens coptes) soulignent qu’elle prive de fait les Egyptiens de toute liberté individuelle dès lors qu’il s’agit de religion et de politique. «La situation est définitivement pire que sous l’ancien régime» explique Gamal Eid, de l’Initiative arabe pour les droits de l’homme. Il estime que les Islamistes qui croient maintenant avoir définitivement gagné et pris le pouvoir ont montré leur vrai visage.
Par René Naba 25/06/2012
Des agents secrets des Frères Musulmans infiltrés à la Maison Blanche ?
Un magazine égyptien affirme que six activistes islamistes américains travaillant avec l’administration Obama sont des agents des Frères musulmans exerçant une forte influence sur la politique américaine.
L’article du 22 décembre publié dans le magazine égyptien Rose El-Youssef (lire la traduction anglaise par IPT ici) suggère que ces six individus ont changé la position de la Maison Blanche : «la Maison Blanche est passée d’une position d’hostilité envers les groupes et organisations islamiques dans le monde à celle du plus important partisan de la Confrérie des Frères musulmans.» L’article est peu sourcé mais le fait qu’il soit publié signale l’importance de cette question pour les lecteurs égyptiens.
Arif Alikhan
Les six individus sont : Arif Alikhan, secrétaire adjoint de la Sécurité intérieure pour le développement des politiques ; Mohammed Elibiary, membre du Conseil consultatif sur la Sécurité intérieure ; Rashad Hussain, l’envoyé spécial américain auprès de l’Organisation de la conférence islamique; Salam al-Marayati, cofondateur du Muslim Public Affairs Council (MPAC) ; Imam Mohamed Magid, président de l’Islamic Society of North America (ISNA), et Eboo Patel, membre du Conseil consultatif du Président Obama sur les partenariats confessionnels d’arrondissements.
Mohammed Elibiary
Alikhan est l’un des fondateurs de l’Organisation islamique mondiale, identifiée par le magazine comme une « filiale » des Frères musulmans. Alikhan serait responsable du « dossier des états islamiques » à la Maison Blanche et la liaison directe entre l’administration Obama et les révolutions du printemps arabe de 2011.
Rashad Hussain
Selon le magazine, Elibiary, qui a cautionné les idées radicales de Sayyid Qutb, une sommité des Frères musulmans, pourrait avoir coulé des renseignements secrets des bases de données du Département américain de la Sécurité intérieure. Elibiary nie toutefois avoir un lien quelconque avec les Frères musulmans. Il a également joué un rôle dans l’élaboration de la stratégie antiterroriste de l’administration Obama, et le magazine affirme, sans source ni preuve à l’appui, qu’il a écrit le discours dans lequel Obama a demandé à l’ancien Président égyptien Hosni Moubarak d’abandonner le pouvoir.
Salam al-Marayati
Selon le magazine, Rashad Hussain a maintenu des liens étroits avec des personnes et des groupes faisant partie du réseau américain des Frères musulmans. Cela inclut sa participation à la conférence annuelle de juin 2002 de l’American Muslim Council, anciennement dirigé par Abdurahman Alamoudi, condamné pour financement de terrorisme. Il a également participé au comité organisateur du Critical Islamic Reflection aux côtés de figures importantes des Frères musulmans aux USA telles que Jamal Barzinji, Hisham al-Talib et Yaqub Mirza.
Imam Mohamed Magid
En ce qui concerne al-Marayati, l’un des leaders musulmans américains les plus influents ces dernières années, le magazine le relie à l’infrastructure internationale des Frères musulmans à travers MPAC.
Eboo Patel
Magid dirige ISNA, fondé par des membres de la Fraternité. En 2011, Obama l’a nommé conseiller auprès du Département de la Sécurité intérieure. Le magazine affirme qu’il a également prononcé des discours et des conférences au Département d’État sur la politique américaine au Moyen-Orient et donné des conseils au FBI.
Selon le magazine, Patel entretient des liens étroits avec Tariq Ramadan, le petit-fils d’Hasan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, et est membre de la Muslim Students Association, identifiée comme une « importante organisation des Frères musulmans. »